Sous COMMISSION LITURGIE St Jacques

Homélie 5ème dimanche TO par le Père André N'Kayo

dimanche 4 février 2007

5ème Dimanche du temps ordinaire

Textes : Is 6,1-2. 3-8 / I co 15,1-11 / Lc 5,1-11

Chère frères, chères soeurs, en ce 5ème Dimanche du temps ordinaire l'essentiel du message que nous livre la liturgie de la parole se résume en la vocation

Ce terme, nous en avons sûrement entendu parler puisque dans nos paroisses il a souvent été question de Commission-vocation, comité de vocation ou journée de vocation…

En ces occasions, nos intentions sont orientées vers les consacrés (prêtes religieuses et religieux) et les aspirants et cela à juste titre parce que ces structures et les activités qu'elles organisent nous y invitent. Mais avant de revenir à la vocation individuelle que nous recevons pour un ministère ecclésial ou dans la fonction ,je voudrais nous inviter à ne pas perdre de vue la vocation commune dont nous sommes tous l'objet en tant qu'être humain .

« Le jour ou le seigneur Dieu fit la terre et le ciel… il planta un jardin en Eden, à l'orient et il y  plaça l'homme qu'il avait formé » (Gn 2, 4.8).

La vocation commune est donc cet appel que Dieu a dressé à l'homme depuis la création pour vivre avec lui ; elle demeure d'actualité et l'humanité qui en est l'objet reste le même. Même après le péché originel qui a coûté à l'homme sa cohabitation avec Dieu, notre seigneur n'a pas renoncé à son plan d'amour d'offrir à l'humanité toute entière son royaume en héritage.

Et pour nous y aider, il a envoyé son fils unique, Jésus Christ, Dieu fait homme pour que l'homme devienne Dieu. C'est cela que le célébrant principal va exprimer tout à l'heure en ajoutant un peu d'eau au vin. Il dira :

''Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l'alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui à pris notre humanité''.

            Frères et sœurs, il est vrai que par la vocation commune, tous nous sommes appelés à entrer en possession du royaume des cieux, cependant la réponse reste libre et personnelle ; et nous l'affirmons souvent sans nous rendre compte quand nous disons :
'' Le salut est individuel '' ou encore, '' Il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus''.
Cette réponse personnelle, le seigneur veut que nous l'exprimions dans une attitude d'humilité comme nous l'indique les 3 personnages principaux des textes de ce jour :

1- À l'écoute de la première lecture, nous avons été témoins de l'expérience du prophète Isaïe. Devant la magnificence du Seigneur qui se déploie, le prophète reconnaît ses limites et ses faiblesses, mais surtout son péché et celui du peuple :

'' Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures ; et mes yeux ont vu le roi, le Seigneur de l'univers ''.

Devant cette expression d'humilité du prophète, le Seigneur montre encore sa puissance et son assistance. Comme il donne à ses envoyés les moyens de leurs actions, un signe va se produire : la purification du prophète opérée par un ange, non pas avec de l'eau, mais du feu pris à l'autel ; et là nous assistons à un impressionnant contraste entre l'attitude de l'ange et l'expérience du prophète.

Le charbon brûlant est en effet pris avec des pinces par quelqu'un que l'on pourrait croire insensible aux contingences matérielles, et puis il est appliqué directement sur les lèvres du prophète qui lui risque d'être défiguré. Curieusement, le prophète n'est pas brûlé, mais purifié. Comme le feu qui illuminait le buisson ardent (dans le désert en présence de Moïse) sans le consumer, ainsi la braise prise à l'autel de Dieu ne détruit pas. Au contraire elle construit et va rendre possible l'impossible : l'homme aux lèvres impures devient le messager de la parole même de Dieu.

2- Dans la deuxième lecture, Paul aussi devant sa mission, confesse tous les tords qu'il a fait à l'Eglise et à ses membres :

''… je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, puisque j'ai persécuté l' Eglise de Dieu''.

Bien que la suite du texte que nous avons lu aujourd'hui ne nous dise pas immédiatement et exactement ce que fût la grâce, à lui accordée par le Seigneur, le récit de sa vie contenue dans l'ensemble de ses écrits nous édifie suffisamment sur les largesses de Dieu dont il a été l'objet.
Paul n'a pas vécu avec Jésus comme l'ont fait les 12, mais il a été l'apôtre des nations. C'est lui qui a porté le plus loin possible le message reçu du Seigneur ; il a même donné le suprême témoignage d'amour dans le martyr.

3- l'Evangile quant à lui, nous présente Pierre, expression parfaite de la peur, de la précipitation et de l'hésitation.

Au regard de tout ce qu'il a vu et entendu depuis sa rencontre avec Jésus ce jour là, Pierre aussi reconnaît son indignité et dit à Jésus :

'' Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur ''.

Devant cet aveu de l'apôtre, le Seigneur l'a rendu ferme dans sa foi, serein devant les menaces et les dangers ; il a même fait de lui, le chef de l'équipe des 12, puis de l'église universelle :

'' Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras ''. Ou encore :
'' Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église… Je te donnerai les clés du royaume des cieux, tout ce que tu auras lié sur cette terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux ''. (Mt 16, 18-19).

Et cette responsabilité Pierre l'a assurée jusqu'à donner sa vie pour le Christ.

Chers frères, chères sœurs, ces 3 exemples expriment bien le message que nous communique la liturgie de la parole de ce jour.

La vocation, ou encore l'appel, est indispensable à toutes les fonctions exercées ou à toutes les responsabilités assurées.

Et lorsque Dieu nous appelle, nous devons lui répondre en reconnaissant nos limites et en nous soumettant à sa volonté. Cette attitude nous prédispose à accueillir la force et les qualités nécessaires à notre mission.

Ceci me permet de revenir brièvement sur la vocation individuelle. Quand Dieu appelle pour une mission, il confère à l'élu les aptitudes nécessaires pour la responsabilité à assurer. Ce qui veut dire que celui qui est appelé ou choisi, à tout pour réussir.

A la différence de l'autre qui parvient à la même fonction par des chemins malhonnête et détournés.

On ne s'improvise pas dans l'exercice d'une fonction ; sinon on produit de mauvais rendements. Retenons frères et sœurs que pour toute mission, on est appelé, choisi, formé pour être efficace.

Et à l'origine de toute vocation, il y a Dieu ; et nous le disons bien : « le pouvoir vient de Dieu ou c'est Dieu qui donne le pouvoir ».

Mais lorsque nous nous appelons, nous nous choisissons et nous nous établissons nous mêmes dans une fonction convoitée, nous devenons des parvenus et un parvenu à une fonction, produit de mauvais fruits.

Frères et sœurs, sachons que c'est Dieu qui appelle.

Et ces appelés, ils sont nombreux dans l'Eglise comme dans l'administration publique et dans la politique. Notre société et notre communauté en regorgent. Ce sont toutes ces personnes compétentes dans leur secteurs et dont l'efficacité ne souffre d'aucune contradiction et qui font la fierté de leurs employeurs, collègues et entourage.

A coté, il y en a d'autres ; les parvenus, on pourrait dire d'eux qu'ils se débrouillent qu'importe le résultat ou les désastres de leur incompétence, il suffit qu'ils mangent et profitent de leur statut.

Frères et sœurs, appelés à entrer en possession du royaume des cieux, fuyons le camp des parvenus et soyons attentifs au Seigneur qui appelle de tout temps tous les hommes pour une mission bien précise dans sa liberté souveraine.

Parmi les éléments accompagnant l'humilité comme attitude des appelés, il y a aussi l'unité. Oui notre vocation commune nous invite à être unis les uns au autres. L'importance qu'elle revêt à amené Jésus à en faire son intention de prière avant sa passion :

''… Père Saint, garde les en ton Nom que tu m'as donné pour qu'ils soient UN comme nous sommes UN ''. ou encore 
'' Que tous soient UN comme toi, Père tu es en moi, et moi je suis en toi ''. (Jn 17, 11.21).

Recommandé par le Christ et retenu comme thème de l'année pastorale par notre archevêque, l'unité de tous les héritiers du royaume que nous sommes, est l'objectif que chacun à son niveau doit chercher à atteindre. De nombreuses actions, voies et initiatives peuvent y conduire.

Notre paroisse en a retenue une dizaine et le pique-nique géant annoncé depuis plusieurs semaines en fait partie.
Dans nos coutumes et certaines ethnies, l'amitié, la fraternité, l'union entre plusieurs personnes se traduit par le partage de la nourriture.

Manger ensemble. On dit souvent pour prouver son affinité avec quelqu'un : « on mange ensemble ».

Il est vrai que ce pique nique géant est une activité ponctuelle, cependant l'intention du conseil paroissial en l'initiant est qu'il consolide notre unité si elle existe déjà ou qu'il en soit le point de départ.

Ce n'est pas une unité qui devra durer le temps de ce repos fraternel ou de cette journée, c'est une unité que nous devrons vivre tout le temps comme une préfiguration de la rencontre dans la maison du Père pour le festin de tous les peuples :

'' Le Seigneur Dieu tout puissant donnera sur cette montagne un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et vins décantés '' (Is 25, 6).

Tous nous y sommes invités pour vivre notre unité qui doit être aussi familiale, communautaire, nationale et même universelle.

Cette vocation commune à l'unité, c'est encore le Seigneur qui en a l'initiative.

Puissions nous avoir le même enthousiasme, la même détermination qu'Isaïe, Paul, Pierre et les autres pour répondre aux appels que Jésus nous lance de multiples manières chaque jour de notre vie,

lui qui partage dans l'unité du Saint Esprit la même gloire et la même adoration que le Père depuis toujours et dans les siècles des siècles. AMEN

Par L'Abbé André N'Kayo




05/02/2007
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