vendredi 26 mars 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le vendredi de la 5e
semaine de Carême
Saint(s) du jour : St
Ludger, évêque (+ 809), Ste
Larissa (5ème s.)
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Saint Bernard :
«
J'ai multiplié sous vos yeux les oeuvres bonnes de la part du Père. Pour
laquelle voulez-vous me lapider ? »
Livre de Jérémie
20,10-13.
Moi, Jérémie, j’ai entendu les menaces de la foule : « Dénoncez-le ! Allons le
dénoncer, l’homme qui voit partout la terre ! » Mes amis eux-mêmes guettent
mes faux pas et ils disent : « Peut-être se laissera-t-il séduire… Nous
réussirons, et nous prendrons notre revanche ! »
Mais le Seigneur est avec moi, comme un guerrier redoutable : mes persécuteurs
s'écrouleront, impuissants. Leur défaite les couvrira de honte, d'une
confusion éternelle, inoubliable.
Seigneur de l'univers, toi qui scrutes l'homme juste, toi qui vois les reins
et les coeurs, montre-moi la revanche que tu prendras sur ces gens-là, car
c'est à toi que j'ai confié ma cause.
Chantez le Seigneur, alléluia ! Il a délivré le pauvre du pouvoir des
méchants.
Psaume 18(17),2-7.
Je t'aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme
de victoire !
Louange à Dieu ! Quand je fais appel au Seigneur, je suis sauvé de tous mes
ennemis.
Les liens de la mort m'entouraient, le torrent fatal m'épouvantait ;
des liens infernaux m'étreignaient : j'étais pris aux pièges de la mort.
Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur ; vers mon Dieu, je lançai un cri ;
de son temple il entend ma voix : mon cri parvient à ses oreilles.
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Jean 10,31-42.
Les Juifs allèrent de nouveau chercher des pierres pour lapider Jésus.
Celui-ci prit la parole : « J'ai multiplié sous vos yeux les oeuvres bonnes de
la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider ? »
Les Juifs lui répondirent : « Ce n'est pas pour une oeuvre bonne que nous
voulons te lapider, c'est parce que tu blasphèmes : tu n'es qu'un homme, et tu
prétends être Dieu. »
Jésus leur répliqua : « Il est écrit dans votre Loi : J'ai dit : Vous êtes des
dieux.
Donc, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait, la Loi les appelle des dieux ;
et l'Écriture ne peut pas être abolie.
Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : 'Tu
blasphèmes', parce que j'ai dit : Je suis le Fils de Dieu.
Si je n'accomplis pas les oeuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire.
Mais si je les accomplis, quand bien même vous refuseriez de me croire, croyez
les oeuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en
moi, et moi dans le Père. »
Les Juifs cherchaient de nouveau à l'arrêter, mais il leur échappa.
Il repartit pour la Transjordanie, à l'endroit où Jean avait commencé à
baptiser. Et il y demeura.
Beaucoup vinrent à lui en déclarant : « Jean n'a pas accompli de signe ; mais
tout ce qu'il a dit au sujet de celui-ci était vrai. »
Et à cet endroit beaucoup crurent en lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermons divers, n° 22, 5-6 (trad. Brésard, 2000 ans, p.104 rev)
Au Christ Jésus tu dois toute ta vie, puisqu'il a donné sa vie pour ta
vie, et qu'il a supporté des tourments amers pour que tu ne supportes pas de
tourments éternels... Qu'est-ce qui ne te semblera pas doux, lorsque tu auras
rassemblé dans ton coeur toutes les amertumes de ton Seigneur ?... Comme les
cieux sont plus hauts que la terre (Is 55,9), ainsi sa vie est plus haute que
notre vie, et pourtant elle a été donnée pour notre vie. Comme le néant ne
peut être comparé à nulle autre chose, de même notre vie n'a pas de proportion
avec la sienne...
Lorsque je lui aurai consacré tout ce que je suis, tout ce que je
peux, ce sera comme une étoile comparée au soleil, une goutte d'eau à un
fleuve, une pierre à une tour, un grain de sable à une montagne. Je n'ai rien
sinon deux petites choses, et même très menues : mon corps et mon âme, ou
plutôt une seule petite chose : ma volonté. Et je ne la donnerais pas à celui
qui a prévenu de tant de bienfaits un être aussi petit que moi, à celui qui,
en se donnant tout entier, m'a racheté tout entier ? Autrement, si je garde
pour moi ma volonté, avec quel visage, avec quels yeux, avec quel esprit, avec
quelle conscience irais-je me réfugier près du coeur de la miséricorde de
notre Dieu ? Oserais-je percer ce rempart très fort qui garde Israël, et faire
couler pour prix de mon rachat, non pas quelques gouttes, mais les flots de ce
sang qui coule des cinq parties de son corps ?