samedi 12 février 2011
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le samedi de la 5e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : Ste
Eulalie, vierge et martyre (+ 304)
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Saint Ambroise :
«
Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route »
Livre de la Genèse
3,9-24.
Quand l’homme eut désobéi à Dieu, le Seigneur Dieu l’appela et lui dit :
« Où es-tu donc ? »
L'homme répondit : « Je t'ai entendu dans le jardin, j'ai pris peur
parce que je suis nu, et je me suis caché. »
Le Seigneur reprit : « Qui donc t'a dit que tu étais nu ? Je
t'avais interdit de manger du fruit de l'arbre ; en aurais-tu
mangé ? »
L'homme répondit : « La femme que tu m'as donnée, c'est elle qui m'a
donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. »
Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu'as-tu fait là ? »
La femme répondit : « Le serpent m'a trompée, et j'ai mangé. »
Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela,
tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu
ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta
vie.
Je mettrai une hostilité entre la femme et toi, entre sa descendance et ta
descendance : sa descendance te meurtrira la tête, et toi, tu lui
meurtriras le talon. »
Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : « J'aggraverai tes
souffrances et tes grossesses ; c'est dans la souffrance que tu
enfanteras des fils. Le désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera
sur toi. »
Il dit enfin à l'homme : « Parce que tu as écouté la voix de ta
femme, et que tu as mangé le fruit de l'arbre que je t'avais interdit de
manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C'est dans la
souffrance que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie.
De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en
cultivant les champs.
C'est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu'à ce que tu
retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et tu
retourneras à la poussière. »
L'homme appela sa femme Ève (c'est-à-dire : la vivante), parce qu'elle
fut la mère de tous les vivants.
Le Seigneur Dieu fit à l'homme et à sa femme des tuniques de peau et les en
revêtit.
Puis le Seigneur Dieu déclara : « Voilà que l'homme est devenu comme
l'un de nous par la connaissance du bien et du mal ! Maintenant, ne
permettons pas qu'il avance la main, qu'il cueille aussi le fruit de l'arbre
de vie, qu'il en mange et vive éternellement ! »
Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d'Éden, pour qu'il travaille la
terre d'où il avait été tiré.
Il expulsa l'homme, et il posta, à l'orient du jardin d'Éden, les Kéroubim,
armés d'un glaive fulgurant, pour interdire l'accès de l'arbre de vie.
Psaume
90,2.3-4.5-6.12-13.
Avant que naissent les montagnes, que tu enfantes la terre et le monde, de
toujours à toujours, toi, tu es Dieu.
Tu fais retourner l'homme à la poussière ; tu as dit :
« Retournez, fils d'Adam ! »
A tes yeux, mille ans sont comme hier, c'est un jour qui s'en va, une heure
dans la nuit.
Tu les as balayés : ce n'est qu'un songe ; dès le matin, c'est une
herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ; le soir, elle est fanée, desséchée.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la
sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Ravise-toi par égard pour tes
serviteurs.
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Marc 8,1-10.
En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule de gens, et
qu'ils n'avaient pas de quoi manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur
dit :
« J'ai pitié de cette foule, car depuis trois jours déjà ils sont avec
moi, et n'ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route ; or,
quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du
pain pour qu'ils en mangent à leur faim, dans ce désert ? »
Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui
dirent : « Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre. Puis, prenant les sept
pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour
que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule.
On avait aussi quelques petits poissons. Il les bénit et les fit distribuer
aussi.
Ils mangèrent à leur faim, et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept
corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de
Dalmanoutha.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Luc, VI, 73-88 (trad. SC 45, p. 254s rev.)
Seigneur Jésus, je sais bien que tu ne veux pas laisser à jeun ces gens
ici avec moi, mais les nourrir des aliments que tu distribues ; ainsi,
fortifiés par ta nourriture, ils n'auront pas à redouter de défaillir de faim.
Je sais bien que nous aussi tu ne veux pas nous renvoyer à jeun... Tu l'as dit
: tu ne veux pas qu'ils défaillent en chemin, c'est-à-dire qu'ils défaillent
dans le parcours de cette vie, avant de parvenir au terme de la route, avant
de parvenir au Père et de comprendre que tu viens du Père...
Le Seigneur a donc pitié, pour que nul ne défaille en chemin... Comme il
fait pleuvoir sur les justes autant que sur les injustes (Mt 5,45), il nourrit
aussi bien les justes que les injustes. N'est-ce pas grâce à la force de la
nourriture que le saint prophète Élie, défaillant en chemin, a pu marcher
quarante jours ? (1R 19,8) Cette nourriture, c'est un ange qui la lui a donnée
; mais vous, c'est le Christ lui-même qui vous nourrit. Si vous conservez la
nourriture ainsi reçue, vous marcherez non pas quarante jours et quarante
nuits..., mais pendant quarante ans, depuis votre sortie des confins de
l'Égypte jusqu'à votre arrivée dans la terre d'abondance, dans la terre où
coulent le lait et le miel (Ex 3,8)...
Le Christ partage donc les vivres, et il veut, sans aucun doute, donner
à tous. Il ne refuse à personne, car il fournit tous. Cependant, quant il
rompt les pains et qu'il les donne aux disciples, si vous ne tendez pas les
mains pour recevoir votre nourriture, vous défaillirez en chemin... Ce pain
que rompt Jésus, c'est le mystère de la parole de Dieu : lorsqu'elle est
distribuée, elle augmente. A partir de quelques paroles seulement, Jésus a
fourni à tous les peuples un aliment surabondant. Il nous a donné ses discours
comme des pains, et tandis que nous les goûtons, ils se multiplient encore
dans notre bouche... Alors que les foules mangent, les morceaux augmentent
encore, en se multipliant, si bien que les restes, à la fin, sont encore plus
abondants que les quelques pains partagés.