mardi 23 mars 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le mardi de la 5e
semaine de Carême
Saint(s) du jour : St
Turibe de Mongrovejo, évêque (+ 1606)
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Saint Bernard :
«
Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, Je
Suis »
Livre des Nombres
21,4-9.
Au cours de sa marche à travers le désert, le peuple d'Israël, à bout de
courage,
récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter
d'Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n'y a ni pain
ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! »
Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante,
et beaucoup en moururent dans le peuple d'Israël.
Le peuple vint vers Moïse et lui dit : « Nous avons péché, en récriminant
contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu'il
éloigne de nous les serpents. »
Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un
serpent, et dresse-le au sommet d'un mât : tous ceux qui auront été mordus,
qu'ils le regardent, et ils vivront ! »
Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet d'un mât. Quand un homme
était mordu par un serpent, et qu'il regardait vers le serpent de bronze, il
conservait la vie !
Psaume 102(101),2-3.16-18.19-21.
Seigneur, entends ma prière : que mon cri parvienne jusqu'à toi !
Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse ! Le jour où
j'appelle, écoute-moi ; viens vite, réponds-moi !
Les nations craindront le nom du Seigneur, et tous les rois de la terre, sa
gloire :
quand le Seigneur rebâtira Sion, quand il apparaîtra dans sa gloire,
il se tournera vers la prière du spolié, il n'aura pas méprisé sa prière.
Que cela soit écrit pour l'âge à venir, et le peuple à nouveau créé chantera
son Dieu :
« Des hauteurs, son sanctuaire, le Seigneur s'est penché ; du ciel, il
regarde la terre
pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir.
»
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Jean 8,21-30.
Jésus disait aux Juifs: "Je m'en vais; vous me chercherez et vous mourrez dans
votre péché. Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller."
Les Juifs disaient : « Veut-il donc se suicider, puisqu'il dit : 'Là où moi je
m'en vais, vous ne pouvez pas y aller' ? »
Il leur répondit : « Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut. Vous
êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde.
C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. Si, en effet,
vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. »
Ils lui demandaient : « Qui es-tu donc ? » Jésus leur répondit : « Je n'ai pas
cessé de vous le dire.
J'ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner. D'ailleurs celui qui
m'a envoyé dit la vérité, et c'est de lui que j'ai entendu ce que je dis pour
le monde. »
Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous
comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien par moi-même, mais tout
ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné.
Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je
fais toujours ce qui lui plaît. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermon 1 pour le premier dimanche de novembre (trad. Sr Isabelle de le Source,
Lire la Bible, t. 6, p. 33)
Le prophète Isaïe nous décrit une vision sublime : « J'ai vu le Seigneur
assis sur un trône » (Is 6,1). Magnifique spectacle, mes frères ! Heureux les
yeux qui l'ont vu ! Qui ne désirerait de toute son âme contempler la splendeur
d'une si grande gloire ?... Mais voici que j'entends le même prophète nous
rapporter une autre vision de ce même Seigneur, bien différente : « Nous
l'avons vu ; il n'avait ni beauté, ni éclat : nous l'avons pris pour un
lépreux » (Is 53,2s Vulg)...
Toi donc, si tu désires voir Jésus dans sa gloire, cherche à le voir
d'abord dans son abaissement. Commence par fixer les yeux sur le serpent élevé
dans le désert (cf Jn 3,14), si tu désires voir le Roi siéger sur son trône.
Que cette première vision te remplisse d'humilité, pour que la seconde te
relève de ton humiliation. Que celle-là réprime et guérisse ton orgueil, avant
que celle-ci ne comble et rassasie ton désir. Vois-tu le Seigneur « réduit à
rien » ? (Ph 2,7) Que cette vision ne te laisse pas insouciant, sinon tu ne
pourras, sans souci, le contempler ensuite dans la gloire de son
exaltation.
« Tu lui seras semblable », certes, quand tu le verras « tel qu'il est »
(1Jn 3,2) ; sois donc semblable à lui dès maintenant en voyant ce qu'il est
devenu à cause de toi. Si tu ne refuses pas de lui ressembler dans son
abaissement, il te donnera sûrement en retour la ressemblance de sa gloire. Il
ne souffrira jamais que celui qui a participé à sa Passion soit exclu de la
communion à sa gloire. Il refuse même si peu d'admettre avec lui dans le
Royaume celui qui a partagé sa Passion, que le larron, pour l'avoir confessé
sur la croix, se retrouva le jour même avec lui au paradis (Lc 23,42)... Oui,
« si nous souffrons avec lui, avec lui, nous régnerons » (Rm 8,17).