mardi 01 juin 2010
Notre-Dame de Chartres : la Vierge qui enfantera
Popularisé par des érudits de la Renaissance, l'histoire de la Virgo
paritura (Vierge qui enfanterait un homme-Dieu) de Chartes est
fréquemment regardé comme un mythe, une invention de quelque chercheur
local qui, au XVI siècle, aurait voulu parer d'origines archaïques le
sanctuaire, tâche facilitée par l'absence de sources écrites fiables
concernant le druidisme. Une inscription latine, sur laquelle appuyer
le récit, dédiée à la Vierge qui enfantera, aurait existé, puis disparu
: justification commode qui évitait de plus amples recherches.
Faut-il pour autant rejeter en bloc cette légende ? Pas
fatalement... Outre que d'autres érudits signalèrent en leur temps, en
d'autres régions, la découverte d'inscriptions analogues, qui
attesteraient la réalité et la popularité de cette croyance en Gaule,
la possibilité que certains druides eussent connu, par la traduction
des Septante, puisqu'ils lisaient et parlaient le grec, les prophéties
d'Isaïe, n'est pas invraisemblable. Pas plus qu'il est aberrant de
supposer qu'ils les aient faites leurs : l'étrange aisance avec
laquelle les peuples celtes se convertirent au catholicisme, comme le
passage des druides irlandais du paganisme au monachisme, suffit à
démontrer qu'il existait, entre la foi chrétienne et l'enseignement de
la religion traditionnelle, des affinités, des passerelles, assez
nombreuses, assez évidentes, pour laisser penser aux anciens prêtres
que le christianisme accomplissait ce qu'ils avaient enseigné en
figures.
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.