jeudi 20 mai 2010
Pentecôte 1883, le sourire de Marie (I)
La maladie dont je fus atteinte venait certainement de la jalousie du
démon, qui, furieux de cette première entrée au Carmel (sa soeur
Marie), voulait se venger sur moi du tort bien grand que ma famille
devait lui faire dans l'avenir. Mais il ne savait pas que la Reine du
Ciel veillait fidèlement sur sa petite fleur, qu'elle lui souriait d'en
haut et s'apprêtait à faire cesser la tempête, au moment même où sa
tige délicate et fragile devait se briser sans retour.
A la fin de cette année 1882, je fus prise d'un mal de tête
continuel, mais supportable, qui ne m'empêcha pas de poursuivre mes
études ; ceci dura jusqu'à la fête de Pâques 1883. A cette époque, papa
étant allé à Paris avec Marie et Léonie il nous confia, Céline et moi,
à mon oncle et à ma tante
Un soir que je me trouvais seule avec mon oncle, il me parla
de maman, des souvenirs du passé, avec une tendresse qui me toucha
profondément et me fit pleurer. Ma sensibilité l'émut lui-même; il fut
surpris de me voir à cet âge les sentiments que j'exprimais, et résolut
de me procurer toutes sortes de distractions pendant les vacances.
Le bon Dieu en avait décidé autrement. Ce soir-là même, mon
mal de tête devint d'une violence extrême, et je fus prise d'un
tremblement étrange qui dura toute la nuit. Ma tante, comme une vraie
mère, ne me quitta pas un instant; elle m'entoura pendant cette maladie
de la plus tendre sollicitude, me prodigua les soins les plus dévoués,
les plus délicats.
Comment dire la douleur de notre pauvre père, lorsqu'à son
retour de Paris il me vit tombée dans cet état désespérant. Il crut
bientôt que j'allais mourir; mais Notre-Seigneur aurait pu lui répondre
: « Cette maladie ne va pas à la mort, elle est envoyée afin que Dieu
soit glorifié (1). » Oui, le bon Dieu fut glorifié dans cette épreuve!
Il le fut par la résignation admirable de mon père, il le fut par celle
de mes soeurs, de Marie surtout. Qu'elle a souffert à cause de moi !
Combien ma reconnaissance est grande envers cette soeur chérie! Son
coeur lui dictait ce qui m'était nécessaire, et vraiment un coeur de
mère est bien plus puissant que la science des plus habiles docteurs.
Sainte Thérèse de Lisieux, Histoire d'une âme, chap III
www.mariedenazareth.com/14305.0.html?&L=0
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.