vendredi 30 juillet 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le vendredi de la 17e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St
Pierre Chrysologue, archevêque et docteur de l'Église († 450), Sts
Abdon et Sennen, martyrs († 254.)
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Bienheureux Jean XXIII :
« D'où
lui vient cette sagesse... ? N'est-il pas le fils du charpentier ? »
Livre de Jérémie
26,1-9.
Au début du règne de Joakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut
adressée à Jérémie de la part du Seigneur :
« Ainsi parle le Seigneur : Tiens-toi dans la cour du Temple. Aux gens
de toutes les villes de Juda qui viennent se prosterner dans le Temple, tu
diras toutes les paroles que je t'ai ordonné de leur dire ; n'en
retranche pas un mot.
Peut-être écouteront-ils, et se détourneront-ils chacun de sa route
mauvaise ? Alors je renoncerai au malheur que je prépare contre eux pour
châtier le mal qu'ils font.
Tu leur diras donc : Ainsi parle le Seigneur : Si vous ne m'écoutez pas, si
vous ne suivez pas la Loi que je vous ai donnée,
si vous n'écoutez pas les paroles de mes serviteurs les prophètes, que je vous
envoie inlassablement, et que vous n'avez pas écoutés,
je traiterai ce Temple comme celui de Silo, et ferai de cette ville un exemple
de malédiction pour toutes les nations de la terre. »
Les prêtres, les prophètes et tout le peuple entendirent Jérémie prononcer ces
paroles dans le temple du Seigneur.
Et quand Jérémie eut fini de dire à tout le peuple tout ce que le Seigneur lui
avait ordonné de dire, les prêtres, les prophètes et tout le peuple se
saisirent de lui en disant : « Tu vas mourir !
Pourquoi prophétises-tu, au nom du Seigneur, que ce Temple deviendra comme
celui de Silo, que cette ville sera dévastée et vidée de ses
habitants ? »
Psaume
69,5.8-10.14.
Plus abondants que les cheveux de ma tête, ceux qui m'en veulent sans
raison ; ils sont nombreux, mes détracteurs, à me haïr injustement. Moi
qui n'ai rien volé, que devrai-je rendre ?
C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère.
L'amour de ta maison m'a perdu ; on t'insulte, et l'insulte retombe sur
moi.
Et moi, je te prie, Seigneur : c'est l'heure de ta grâce ; dans ton
grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi.
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,54-58.
Jésus alla dans son pays, et il enseignait les gens dans leur synagogue, de
telle manière qu'ils étaient frappés d'étonnement et disaient : " D'où lui
viennent cette sagesse et ces miracles?
N'est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas
Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude ?
Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Alors, d'où lui vient
tout cela ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui. Jésus leur dit :
« Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa propre
maison. »
Et il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque
de foi.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Bienheureux Jean XXIII (1881-1963), pape
Journal de l'âme, §1901-1903 (trad. Cerf 1964, p. 240)
Chaque fois que je repense au grand mystère de la vie cachée et humble
de Jésus pendant ses trente premières années, mon esprit est toujours plus
confondu et les paroles me manquent. Ah ! c'est l'évidence même : en face
d'une leçon si lumineuse, non seulement les jugements du monde mais aussi les
jugements et la manière de penser de beaucoup d'ecclésiastiques paraissent
complètement faux et se trouvent vraiment à l'opposé.
Pour ma
part, j'avoue n'être pas encore arrivé à m'en faire une idée. Pour autant que
je me connais, il me semble que je ne possède que l'apparence de l'humilité,
mais son véritable esprit, cet « amour de l'effacement » de Jésus Christ à
Nazareth, je ne le connais que de nom. Et dire que Jésus a passé trente années
de vie cachée, et qu'il était Dieu, et qu'il était « la splendeur de la
substance du Père » (He 1,3), et qu'il était venu pour sauver le monde, et
qu'il a fait tout cela uniquement pour nous enseigner combien l'humilité est
nécessaire et comment il faut la pratiquer ! Et moi, qui suis si grand pécheur
et tellement misérable, je ne pense qu'à me complaire en moi-même, à me
complaire en des succès qui me valent un peu d'honneur terrestre ; je ne peux
pas concevoir même la pensée la plus sainte, sans que s'y glisse le souci de
ma réputation auprès des autres... En fin de compte je ne sais m'accoutumer
qu'avec un grand effort à cette idée du véritable effacement, tel que Jésus
Christ l'a pratiqué et tel qu'il me l'enseigne.