vendredi 28 mai 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le vendredi de la 8e
semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour : St
Germain de Paris, Évêque (c. 496-576)
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Jean Tauler :
«
L'Écriture dit : " Ma maison s'appellera maison de prière pour toutes les
nations. " Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits »
Première lettre de
saint Pierre Apôtre 4,7-13.
La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sobres et raisonnables pour
être prêts à la prière.
Avant tout, ayez entre vous une charité intense, car la charité couvre la
multitude des péchés.
Pratiquez l'hospitalité entre vous sans récriminer.
Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des
autres, comme de bons gérants de la grâce de Dieu sous toutes ses formes :
si quelqu'un a le don de parler, qu'il dise la parole de Dieu ; s'il a le don
du service, qu'il s'en acquitte avec la force que Dieu communique. Ainsi, en
toute chose, Dieu recevra sa gloire par Jésus Christ, car c'est à lui
qu'appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen.
Mes bien-aimés, ne vous laissez pas dérouter : vous êtes mis à l'épreuve par
les événements qui ont éclaté chez vous comme un incendie ; ce n'est pas
quelque chose de déroutant qui vous arrive.
Mais, puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin
d'être dans la joie et l'allégresse quand sa gloire se révélera.
Psaume
96,10.11-12.13.
Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! » Le monde, inébranlable,
tient bon. Il gouverne les peuples avec droiture.
Joie au ciel ! Exulte la terre ! Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête. Les arbres des forêts dansent de
joie
devant la face du Seigneur, car il vient, car il vient pour juger la terre. Il
jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa vérité !
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Marc 11,11-26.
Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il inspecta du regard toutes choses
et, comme c'était déjà le soir, il sortit avec les Douze pour aller à
Béthanie.
Le lendemain, quand ils quittèrent Béthanie, il eut faim.
Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il y
trouverait quelque chose ; mais, en s'approchant, il ne trouva que des
feuilles, car ce n'était pas la saison des figues.
Alors il dit au figuier : « Que jamais plus personne ne mange de tes fruits !
» Et ses disciples écoutaient.
Ils arrivent à Jérusalem. Alors Jésus entra dans le Temple et se mit à
expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Il renversa
les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes,
et il ne laissait personne traverser le Temple en portant quoi que ce soit.
Il enseignait, et il déclarait aux gens : « L'Écriture ne dit-elle pas : Ma
maison s'appellera maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en
avez fait une caverne de bandits. »
Les chefs des prêtres et les scribes apprirent la chose, et ils cherchaient
comment le faire mourir. En effet, ils avaient peur de lui, car toute la foule
était frappée par son enseignement.
Et quand le soir tombait, Jésus et ses disciples s'en allaient hors de la
ville.
Le lendemain matin, en passant, ils virent le figuier qui était desséché
jusqu'aux racines.
Pierre, se rappelant ce qui s'était passé, dit à Jésus : « Rabbi, regarde : le
figuier que tu as maudit est desséché. »
Alors Jésus leur déclare : « Ayez foi en Dieu.
Amen, je vous le dis : tout homme qui dira à cette montagne : 'Enlève-toi de
là, et va te jeter dans la mer', s'il ne doute pas dans son coeur, mais croit
que ce qu'il dit va arriver, cela lui sera accordé !
C'est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière,
croyez que vous l'avez déjà reçu, cela vous sera accordé.
Et quand vous êtes là, en train de prier, si vous avez quelque chose contre
quelqu'un, pardonnez-lui, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne
aussi vos fautes. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Jean Tauler (c. 1300-1361), dominicain
Sermon 46 (trad. Cerf 1980, t. 2, p. 24)
Notre Seigneur est entré dans le Temple et il a mis dehors tous ceux qui
achetaient et vendaient, en disant : « Ma maison sera une maison de prière.
Mais vous, vous en avez fait un repaire de brigands ». Quel est ce temple
devenu une caverne de brigands ? C'est l'âme et le corps de l'homme, qui sont
bien plus réellement le temple de Dieu que tous les temples jamais édifiés
(1Co 3,17;6,19).
Quand Notre Seigneur veut venir dans ce temple-là, il le trouve changé
en un repaire de brigands et un bazar de marchands. Qu'est-ce qu'un marchand ?
Ce sont ceux qui donnent ce qu'ils ont - leur libre arbitre - pour ce qu'ils
n'ont pas - les choses de ce monde. Le monde entier est plein de tels
marchands ! Il y en a parmi les prêtres et les laïcs, parmi les religieux, les
moines et les moniales... Tant de gens si pleins de leur propre volonté...;
tant de gens qui cherchent en tout leur propre intérêt. Si seulement, au
contraire, ils voulaient faire un marché avec Dieu, en lui donnant leur
volonté, quel heureux marché ils feraient !
L'homme doit vouloir, doit poursuivre, doit chercher Dieu dans tout ce
qu'il fait ; et quand il a fait tout cela - boire, dormir, manger, parler,
écouter - qu'il laisse alors complètement les images des choses et fasse en
sorte que son temple reste vide. Une fois le temple vidé, une fois que tu en
auras chassé cette troupe de vendeurs, les imaginations qui l'encombrent, tu
pourras être une maison de Dieu (Ep 2,19). Tu auras alors la paix et la joie
du cœur, et plus rien ne te troublera, rien de ce qui maintenant
t'inquiète et te déprime et te fait souffrir.