vendredi 15 août 2008
L'Arche sainte entre dans le Temple de Dieu
Aujourd'hui, l'Arche sainte et animée du Dieu vivant, qui conçut en
elle son Créateur, repose dans le temple du Seigneur qui n'a pas été
fait de main d'homme. David, son aïeul, l'exalte ; avec lui, les Anges
forment des choeurs, les Archanges la célèbrent, les Vertus la
glorifient, les Principautés tressaillent, les Puissances sont dans
l'allégresse, les Dominations se réjouissent, les Trônes lui font fête,
les Chérubins la louent, les Séraphins proclament sa gloire.
Aujourd'hui, l'Eden reçoit le paradis spirituel du nouvel Adam, où
notre condamnation est révoquée, l'arbre de vie planté, notre nudité
recouverte.
Aujourd'hui, la Vierge immaculée, qui n'a pas été souillée par aucune
passion terrestre, mais qui, formée aux pensées célestes, n'est point
retournée à la terre, est placée, ciel vivant, dans les demeures
célestes.
Celle qui fut pour tous la source de la vraie vie, comment serait-elle
soumise à la mort ? Certes, elle a été assujettie à la loi établie par
son propre Fils : comme fille du vieil Adam elle subit l'ancienne
condamnation, - son Fils même, qui est la Vie en personne, ne l'a pas
récusée -, mais comme Mère du Dieu vivant, elle fut justement élevée
jusqu'auprès de lui.
Éve, qui a donné son consentement aux suggestions du serpent, est
condamnée aux douleurs de l'enfantement et à la mort. Son corps a été
déposé dans les entrailles de la terre.
Mais celle-ci, cette Vierge vraiment bienheureuse, qui a toujours prêté
une oreille attentive à la parole de Dieu, qui a conçu par l'opération
du Saint-Esprit, et qui, à la salutation toute spirituelle de
l'Archange, sans volupté et sans union charnelle, est devenue la Mère
du Fils de Dieu ; celle qui l'a mis au monde sans douleur, celle qui
s'est consacrée tout entière à Dieu, comment la mort eût-elle pu la
dévorer ? Comment les enfers eussent-ils pu la recevoir ? Comment la
corruption eût-elle pu envahir ce corps qui a été le temple de la Vie ?
Pour elle, le chemin du ciel était préparé, droit, aplani et facile. Si
le Christ, qui est la Vérité et la Vie, a dit : « Là où je suis, là
aussi sera mon serviteur », comment sa Mère, à plus forte raison, ne
sera-t-elle pas avec lui ?
Sermon de saint Jean de Damas
(Or. 2, 2)
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.