vendredi 08 octobre 2010
John Traynor, brancardier de Lourdes
John Traynor, de la Brigade navale d'Angleterre, est blessé à la tête
devant Anvers, le 8 octobre 1914. Il ne reprend connaissance à
l'hôpital que 5 semaines plus tard, après opération il repart au front.
Le 8 mai aux Dardanelles, tranchée de Sedul-Bahr, deux balles lui
traversent la poitrine, une troisième atteint gravement le plexus
brachial droit. Il subi une première tentative de suture nerveuse à
Alexandrie, une deuxième sur le bateau de rapatriement, une troisième,
avec le même insuccès, à l'hôpital de Portsmouth. On voudrait amputer
ce bras inerte. Il s'y refuse et à bientôt une pension militaire de 100
%.
Le docteur spécialiste Mac Murray fait une quatrième tentative
vaine de sutures des nerfs sectionnés en novembre 1916. Les attaques
d'épilepsie se multiplient, avec paralysie partielles. Il va d'hôpital
en hôpital, toujours vainement soigné. Le docteur Montsarrat le trépane
inutilement à Knotty-Ash. Une calotte d'argent protège l'ouverture
opératoire, large comme une pièce de deux francs, à travers laquelle on
voit les pulsations cérébrales. On lui alloue une pension
supplémentaire officielle pour le service nécessaire de son infirmière.
Le pèlerinage de Liverpool le conduit à Lourdes le 22 juillet
1923. Les médecins certifient alors : nombreuses crises d'épilepsie en
route, paralysie radiale, médiane et cubitale du bras droit, de
l'épaule et de la poitrine, perte de substance du pariétal droit par
trépanation, laissant percevoir les pulsations du cerveau, inertie et
insensibilité des membres inférieurs, incontinence vésicale et
ano-rectale.
Le 25 juillet, à la procession du Saint Sacrement, un bien
être singulier envahit cet homme inerte. Un instant après les docteurs
constatent sa reviviscence. Le 27, au Bureau des Constatations, les
médecins présents donneront attestation signée d'une marche normale, de
la liberté du bras droit, avec persistance d'une main légèrement en
griffe, signe de la maladie antérieure. L'orifice opératoire s'obture
rapidement. L'épilepsie vient de cesser à Jamais.
John Traynor rentre guéri à Liverpool. La plénitude de la
guérison est confirmée par enquête médicale à son retour à Lourdes le 7
juillet 1926. Ce géant vigoureux de 1m. 90 charge et décharge sans
défaillance ses camions de charbon qu'il conduit tous les jours au port
de Liverpool, malgré la loi anglaise qui le lui avait interdit comme
grand épileptique. Nous le reverrons chaque année à Lourdes, joyeux et
infatigable brancardier des pèlerinages. Il meurt d'une pneumonie en
1943.
(Maria - études sur la Vierge Marie - Tome IV - Beauchesne, Paris, 1956)
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.