samedi 29 janvier 2011
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le samedi de la 3e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St
Gildas le Sage, prêtre (+ 570), St
Sulpice Sévère (IVème siècle)
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Saint Augustin :
«
Il interpella le vent avec vivacité et dit à la mer : ' Silence, tais-toi '
»
Lettre aux Hébreux
11,1-2.8-19.
Frères, la foi est le moyen de posséder déjà ce qu’on espère, et de connaître
des réalités qu’on ne voit pas.
Et quand l'Écriture rend témoignage aux anciens, c'est à cause de leur foi.
Grâce à la foi, Abraham obéit à l'appel de Dieu : il partit vers un pays
qui devait lui être donné comme héritage. Et il partit sans savoir où il
allait.
Grâce à la foi, il vint séjourner comme étranger dans la Terre promise ;
c'est dans un campement qu'il vivait, ainsi qu'Isaac et Jacob, héritiers de la
même promesse que lui,
car il attendait la cité qui aurait de vraies fondations, celle dont Dieu
lui-même est le bâtisseur et l'architecte.
Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d'avoir
une descendance parce qu'elle avait pensé que Dieu serait fidèle à sa
promesse.
C'est pourquoi, d'un seul homme, déjà marqué par la mort, ont pu naître des
hommes aussi nombreux que les étoiles dans le ciel et les grains de sable au
bord de la mer, que personne ne peut compter.
C'est dans la foi qu'ils sont tous morts sans avoir connu la réalisation des
promesses ; mais ils l'avaient vue et saluée de loin, affirmant que, sur
la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs.
Or, parler ainsi, c'est montrer clairement qu'on est à la recherche d'une
patrie.
S'ils avaient pensé à celle qu'ils avaient quittée, ils auraient eu la
possibilité d'y revenir.
En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Et Dieu n'a
pas refusé d'être invoqué comme leur Dieu, puisqu'il leur a préparé une cité
céleste.
Grâce à la foi, quand il fut soumis à l'épreuve, Abraham offrit Isaac en
sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu'il avait reçu les promesses
et entendu cette parole : C'est d'Isaac que naîtra une descendance qui
portera ton nom.
Il pensait en effet que Dieu peut aller jusqu'à ressusciter les morts :
c'est pourquoi son fils lui fut rendu ; et c'était prophétique.
Lc
1,69-70.71-72.73-75.
Dans la maison de David, son serviteur, il a fait se lever une force qui nous
sauve.
C'est ce qu'il avait annoncé autrefois par la bouche de ses saints
prophètes :
le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis.
Il a montré sa miséricorde envers nos pères, il s'est rappelé son Alliance
sainte :
il avait juré à notre père Abraham
qu'il nous arracherait aux mains de nos ennemis,
et nous donnerait de célébrer sans crainte notre culte devant lui, dans la
piété et la justice, tout au long de nos jours.
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Marc 4,35-41.
Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il
dit à ses disciples : « Passons sur l'autre rive. »
Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque, comme il était ; et
d'autres barques le suivaient.
Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien
que déjà elle se remplissait d'eau.
Lui dormait sur le coussin à l'arrière. Ses compagnons le réveillent et lui
crient : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait
rien ? »
Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand
calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que
vous n'ayez pas la foi ? »
Saisis d'une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui
est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de
l'Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 54,10 ; CCL 39, 664
Tu es en mer et c'est la tempête. Il ne te reste qu'à crier : «
Seigneur, sauve-moi ! » (Mt 14,30) Qu'il te tende la main, celui qui marche
sur les flots sans crainte, qu'il soulève ta peur, qu'il fixe en lui-même ton
assurance, qu'il parle à ton cœur et qu'il te dise : « Pense à ce que j'ai
supporté. Tu as à souffrir d'un mauvais frère, d'un ennemi du dehors ? N'ai-je
pas eu les miens ? Au dehors ceux qui grinçaient des dents, au-dedans ce
disciple qui me trahissait ».
C'est vrai, la tempête fait rage. Mais le Christ nous sauve « de la
petitesse d'âme et de la tempête » (Ps 54,9 LXX). Ton navire est secoué ?
C'est peut-être parce qu'en toi le Christ dort. Sur une mer furieuse, la
barque où naviguaient les disciples était secouée, et cependant le Christ
dormait. Mais le moment est venu enfin où ces hommes ont réalisé qu'ils
avaient avec eux le maître et le créateur des vents. Ils se sont approchés du
Christ, ils l'ont éveillé : le Christ a commandé aux vents et il s'est fait un
grand calme.
Ton cœur se trouble à juste titre, si tu as oublié celui en qui tu as
cru ; et ta souffrance devient insupportable si tout ce que le Christ à
souffert pour toi reste loin de ton esprit. Si tu ne penses pas au Christ, il
dort. Réveille le Christ, fais appel à ta foi. Car le Christ dort en toi si tu
as oublié sa Passion ; et si tu te souviens de sa Passion, en toi le Christ
veille. Quand tu auras considéré de tout ton cœur ce que le Christ a souffert,
ne supporteras-tu pas tes peines à ton tour avec fermeté ? Et avec joie,
peut-être, tu te trouveras par la souffrance un peu semblable à ton Roi. Oui,
lorsque ces pensées commenceront à te consoler, à te donner de la joie, sache
que c'est le Christ qui s'est levé et qui a commandé aux vents ; de là le
calme qui s'est fait en toi. « J'attendais, dit un psaume, celui qui me
sauverait de la petitesse d'âme et de la tempête ».