samedi 26 juin 2010
Marie, mère de tous les prêtres (II)
Allons à présent à la Croix. Avant de mourir, Jésus voit sa Mère au
pied de la Croix; et il voit le fils bien-aimé et ce fils bien-aimé est
certainement une personne, un individu très important, mais il est
davantage: c'est un exemple, une préfiguration de tous les disciples
bien-aimés, de toutes les personnes appelées par le Seigneur à être "le
disciple qu'il aimait" et par conséquent, de façon particulière,
également des prêtres. Jésus dit à Marie: "Mère, voici ton fils" (Jn
19, 26). Il s'agit d'une sorte de testament: il confie sa Mère au soin
du fils, du disciple. Mais il dit également au disciple: "Voici ta
mère" (Jn 19, 27).
L'Evangile nous dit qu'à partir de ce moment, saint Jean, le fils
bien-aimé, accueillit la mère, Marie, "chez lui". C'est ce que dit la
traduction française; mais le texte grec est beaucoup plus profond,
beaucoup plus riche. Nous pourrions le traduire de la façon suivante:
il prit Marie dans l'intimité de sa vie, de son être, "eis tà ìdia",
dans la profondeur de son être. Prendre avec soi Marie, signifie
l'introduire dans le dynamisme de son existence tout entière - il ne
s'agit pas d'une chose extérieure - et dans tout ce qui constitue
l'horizon de son apostolat.
Il me semble que l'on comprend donc que le rapport particulier de
maternité existant entre Marie et les prêtres constitue la source
primaire, le motif fondamental de la prédilection qu'elle nourrit pour
chacun d'eux. Marie les aime en effet pour deux raisons: car ils sont
davantage semblables à Jésus, amour suprême de son coeur et parce
qu'eux aussi, comme Elle, sont engagés dans la mission de proclamer,
témoigner et apporter le Christ au monde. En vertu de son
identification et conformation sacramentelle à Jésus, Fils de Dieu et
Fils de Marie, chaque prêtre peut et doit se sentir véritablement le
fils bien-aimé de cette très noble et très humble Mère.