samedi 06 novembre 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le samedi de la 31e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St
Léonard, ermite en Limousin (VIème s.), Ste
Bertille, abbesse († c. 692)
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Saint Gaudence de Brescia
:
« Faites-vous
des amis avec l'argent trompeur »
Lettre de saint Paul
Apôtre aux Philippiens 4,10-19.
Frères, j'ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur à voir refleurir vos
bonnes dispositions pour moi : elles étaient bien vivantes, mais vous
n'aviez pas occasion de les montrer.
Ce n'est pas le dénuement qui me fait parler ainsi, car j'ai été formé à me
contenter de ce que j'ai.
Je sais vivre de peu, je sais aussi avoir tout ce qu'il me faut. Être rassasié
et avoir faim, avoir tout ce qu'il me faut et manquer de tout, j'ai appris
cela de toutes les façons.
Je peux tout supporter avec celui qui me donne la force.
Cependant, vous avez bien fait de m'aider tous ensemble quand j'étais dans la
gêne.
Vous, les Philippiens, vous le savez : dans les premiers temps où vous
avez reçu l'Évangile, au moment où je quittais la Macédoine, je n'ai eu ma
part dans les recettes et dépenses d'aucune Église, excepté la vôtre.
A Thessalonique déjà, vous m'avez envoyé, et même deux fois, ce dont j'avais
besoin.
Je ne recherche pas les dons ; ce que je recherche, c'est le bénéfice qui
s'ajoutera à votre compte.
J'ai d'ailleurs tout reçu, j'ai tout ce qu'il me faut, je suis comblé depuis
qu'Épaphrodite m'a remis votre envoi : c'est un sacrifice que Dieu trouve
agréable et qu'il accepte parce qu'il lui plaît.
Et mon Dieu subviendra magnifiquement à tous vos besoins selon sa richesse,
dans le Christ Jésus.
Psaume 112(111),1-2.5-6.8.9.
Alléluia ! Heureux qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa
volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ; la race des justes est bénie.
L'homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ; toujours on fera mémoire du juste.
Son cœur est confiant, il ne craint pas : il verra ce que valaient ses
oppresseurs.
A pleines mains, il donne au pauvre ; à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 16,9-15.
Jésus disait à ses disciples : " Faites-vous, des amis avec l'Argent trompeur,
afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les
demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de
confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite
affaire est trompeur aussi dans une grande.
Si vous n'avez pas été dignes de confiance avec l'Argent trompeur, qui vous
confiera le bien véritable ?
Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le
vôtre, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le
premier, et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier, et
méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et
l'Argent. »
Les pharisiens, eux qui aimaient l'argent, entendaient tout cela, et ils
ricanaient à son sujet.
Il leur dit alors : « Vous êtes, vous, ceux qui se présentent comme
des justes aux yeux des hommes, mais Dieu connaît vos cœurs, car ce qui est
prestigieux chez les hommes est une chose abominable aux yeux de Dieu.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Gaudence de Brescia (?-après 406), évêque
Sermon 18 ; PL 20, 973-975 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 442)
Ces amis qui obtiendront notre salut sont évidemment les pauvres, car,
selon la parole du Christ, c'est lui-même, l'auteur de la récompense
éternelle, qui recueillera en eux les services que notre charité leur aura
procurés. Dès lors, les pauvres nous feront bon accueil, non point en leur
propre nom, mais au nom de celui qui, en eux, goûte le fruit rafraîchissant de
notre obéissance et de notre foi. Ceux qui accomplissent ce service de l'amour
seront reçus dans les demeures éternelles du Royaume des cieux, puisque le
Christ dira : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume
préparé pour vous depuis le commencement du monde. Car j'avais faim, et vous
m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire » (Mt
25,34)...
Le Seigneur ajoute, finalement : « Et si vous n'avez pas été dignes de
confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? » En
effet, rien de ce qui est dans ce monde ne nous appartient vraiment. Car nous
qui attendons la récompense future, nous sommes invités à nous conduire
ici-bas comme des hôtes et des pèlerins, de façon que nous puissions tous dire
au Seigneur avec assurance : « Je suis un étranger, un passant comme tous mes
pères » (Ps 38,13).
Mais les biens éternels appartiennent en propre aux croyants. Ils se
trouvent au ciel, là où, nous le savons, « sont notre cœur et notre trésor »
(Mt 6,21), et où -- c'est notre intime conviction -- nous habitons dès
maintenant par la foi. Car, selon l'enseignement de saint Paul : « Nous sommes
citoyens des cieux » (Ph 3,20).