mercredi 26 mai 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le mercredi de la 8e
semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour : St
Philippe Neri, prêtre (+ 1595) - Mémoire
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Saint Alphonse-Marie de
Liguori :
«
Donner sa vie en rançon pour la multitude »
Première lettre de
saint Pierre Apôtre 1,18-25.
Frères, vous le savez : ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous
meniez à la suite de vos pères, ce n'est pas l'or et l'argent, car ils seront
détruits ;
c'est le sang précieux du Christ, l'Agneau sans défaut et sans tache.
Dieu l'avait choisi dès avant la création du monde, et il l'a manifesté à
cause de vous, en ces temps qui sont les derniers.
C'est par lui que vous croyez en Dieu, qui l'a ressuscité d'entre les morts et
lui a donné la gloire ; ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en
Dieu.
En obéissant à la vérité, vous vous êtes purifiés pour vous aimer sincèrement
comme des frères. D'un coeur pur, aimez-vous intensément les uns les autres,
car Dieu vous a fait renaître, non pas d'une semence périssable, mais d'une
semence impérissable : sa parole vivante qui demeure.
C'est pourquoi l'Écriture dit : Toute créature est comme l'herbe, toute sa
gloire est comme la fleur des champs ; l'herbe s'est desséchée et la fleur
s'est fanée,
mais la parole du Seigneur demeure pour toujours. Or, cette parole, c'est
l'Évangile qui vous a été annoncé.
Psaume
147,12-13.14-15.19-20.
Glorifie le Seigneur, Jérusalem ! Célèbre ton Dieu, ô Sion !
Il a consolidé les barres de tes portes, dans tes murs il a béni tes enfants ;
il fait régner la paix à tes frontières, et d'un pain de froment te rassasie.
Il envoie sa parole sur la terre : rapide, son verbe la parcourt.
Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël.
Pas un peuple qu'il ait ainsi traité ; nul autre n'a connu ses volontés.
Alléluia !
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Marc 10,32-45.
Les disciples étaient en route avec Jésus pour monter à Jérusalem ; Jésus les
précédait ; ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient étaient aussi dans la
crainte. Prenant de nouveau les Douze avec lui, il se mit à leur dire ce qui
allait lui arriver :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux chefs
des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort, ils le livreront aux
païens,
ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le
tueront, et trois jours après, il ressuscitera. »
Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s'approchent de Jésus et lui disent : «
Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
Il leur dit : « Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent : « Accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à
ta gauche, dans ta gloire. »
Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à
la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être
plongé ? »
Ils lui disaient : « Nous le pouvons. » Il répond : « La coupe que je vais
boire, vous y boirez ; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le
recevrez.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de
l'accorder, il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
Les dix autres avaient entendu, et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
Jésus les appelle et leur dit : « Vous le savez : ceux que l'on regarde comme
chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir
leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera
votre serviteur.
Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous :
car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et
donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l'Eglise
(trad. Oeuvres, t.14)
Un Dieu qui sert, qui balaie la maison, qui se livre à des travaux
pénibles -- comme une seule de ces pensées devrait suffire à nous combler
d'amour ! Lorsque le Sauveur s'est mis à prêcher son Évangile, il s'est fait «
le serviteur de tous », déclarant lui-même « qu'il n'était pas venu pour être
servi, mais pour servir ». C'est comme s'il avait dit qu'il voulait être le
serviteur de tous les hommes. Et au terme de sa vie, il ne s'est pas contenté,
dit saint Bernard, « d'avoir pris la condition de serviteur pour se mettre au
service des hommes ; il a voulu prendre l'aspect d'un serviteur indigne pour
être frappé et subir la peine qui nous était due en raison de nos péchés
».
Voici que le Seigneur, serviteur obéissant de tous, se soumet à la
sentence de Pilate, tout injuste qu'elle est, et se livre à ses bourreaux...
Ainsi, ce Dieu nous a tant aimés que, par amour pour nous, il a voulu obéir
comme esclave jusqu'à mourir et à mourir d'une mort douloureuse et infâme, le
supplice de la croix (Ph 2,8).
Or, en tout cela, il obéissait non comme Dieu, mais comme homme, comme
esclave dont il avait assumé la condition. Tel saint s'est livré comme esclave
pour racheter un pauvre, et il s'est attiré par là l'admiration du monde par
cet acte héroïque de charité. Mais qu'est-ce que cette charité comparée à
celle du Rédempteur ? Etant Dieu, voulant nous racheter de l'esclavage du
diable et de la mort qui nous était dû, il se fait esclave lui-même, il se
laisse ligoter et clouer à la croix. « Pour que le serviteur devienne maître,
dit saint Augustin, Dieu a voulu se faire serviteur. »