mercredi 17 mars 2010
Le rosier de la Vierge des Hurons (IV)
Il y a quelques années - en 1907 pour ceux qui aiment les dates - les
paroissiens de l'Ancienne-Lorette voulant élever à Dieu un temple
magnifique durent démolir leur vieille église. Il faut croire que le
rosier avait accompli le nombre de ses jours, car tout se passa sans
incident. Et aujourd'hui, en vertu de ce privilège qu'ont les végétaux
de se survivre indéfiniment par le bouturage, le rosier de la Madone,
multiplié à l'infini, embaume tous les parterres lorettains.
Et j'incline à croire que, d'avoir plus d'un demi-siècle
durant, vécu si près du ciel du Bon Dieu, d'avoir baigné dans la
lumière du sourire de la Vierge, d'avoir écouté tant d'Angélus, ses
rejetons ont gardé quelque chose de religieux et de consacré !
J'imagine qu'au fond des corolles de satin rose, les petits coeurs d'or
disent encore leur prière mariale, leur mignonne et subtile prière de
fleur !... Enfin, je suis certain qu'elles ne sont jamais plus
heureuses, les roses du vieux rosier, que les matins où la main pieuse
d'une fillette vient les cueillir pour les porter dans le coin retiré
de l'église, où, dans l'ombre, la Vierge des Hurons, de ses deux doigts
levés, montre toujours le ciel !...
Frère Marie-Victorin (Conrad Kirouac, 1885-1944)
Récits laurentiens, Québec
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.