mercredi 01 octobre 2008
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le mercredi de la 26e semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, o.c.d. (+ 1897)
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Saint Léon le Grand : « Celui qui regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu »
Livre de Job 9,1-12.14-16.
Job répondit : « Je sais bien que vos paroles sont vraies. Comment l'homme pourrait-il avoir raison contre Dieu ? Si l'on s'avise de discuter avec lui, on ne trouvera pas à lui répondre une fois sur mille. Serait-on plein de sagesse et d'une force invincible, on ne lui tient pas tête impunément. C'est lui qui soudainement déplace les montagnes, qui les renverse dans sa colère ; il secoue la terre sur sa base, et fait vaciller ses colonnes. Il donne un ordre, et le soleil ne se lève pas, il enferme les étoiles derrière une porte scellée. A lui seul il déploie les cieux, il marche sur la crête des vagues. Il fabrique la Grande Ourse, Orion, les Pléiades et les constellations du Sud. Il est l'auteur d'oeuvres grandioses et insondables, ses merveilles sont innombrables. S'il passe à côté de moi, je ne le vois pas ;s'il s'éloigne, je ne m'en aperçois pas. S'il empoigne quelqu'un, qui donc lui fera lâcher prise, qui donc osera lui demander : 'Que fais-tu là ?' Et moi, je prétendrais lui répliquer, je chercherais des arguments contre lui ! Même si j'ai raison, à quoi bon me défendre ?Je ne puis que demander grâce à mon juge. Même s'il répond à mon appel, je ne suis pas sûr qu'il écoute ma prière ! »
Psaume 88(87),10-11.12-13.14-15.
à force de souffrir, mes yeux s'éteignent. Je t'appelle, Seigneur, tout le jour, je tends les mains vers toi :
fais-tu des miracles pour les morts ? leur ombre se dresse-t-elle pour t'acclamer ?
Qui parlera de ton amour dans la tombe, de ta fidélité au royaume de la mort ?
Connaît-on dans les ténèbres tes miracles, et ta justice, au pays de l'oubli ?
Moi, je crie vers toi, Seigneur ; dès le matin, ma prière te cherche :
pourquoi me rejeter, Seigneur, pourquoi me cacher ta face ?
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,57-62.
En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » L'homme répondit : « Permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. » Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Léon le Grand (? - vers 461), pape et docteur de l'Église
Sermon 71, pour le résurrection de Seigneur ; PL 54, 388 (trad. Année en fêtes, Migne 2000, p.363 rev. ; cf Orval)
Mes très chers, Paul, l'apôtre des païens, ne contredit pas notre foi lorsqu'il dit : « Même si nous avons connu le Christ selon la chair nous ne le connaissons plus ainsi à présent » (2Co 5,16). La résurrection du Seigneur n'a pas mis fin à sa chair, elle l'a transformée. Le surcroît de sa puissance n'a pas détruit sa substance ; la qualité a changé ; la nature n'a pas été anéantie. On avait cloué ce corps en croix : il est devenu inaccessible à la souffrance. On l'avait mis à mort : il est devenu éternel. On l'avait meurtri : il est de venu incorruptible. Et l'on peut bien dire en effet que la chair du Christ n'est plus celle que l'on avait connue ; car il n'y a plus trace en elle de souffrance ou de faiblesse. Elle reste la même en son essence, mais elle n'est plus la même sous le rapport de la gloire. Pourquoi s'étonner d'ailleurs que saint Paul s'exprime ainsi à propos du corps de Jésus Christ lorsque, parlant de tous les chrétiens qui vivent selon l'esprit, il dit : « Nous ne connaissons plus désormais personne selon la chair ».
Il veut dire par là que notre résurrection a commencé en Jésus Christ. En lui, qui est mort pour tous, toute notre espérance a pris corps. Point de doute en nous ni de réticence, point d'attente déçue : les promesses ont commencé à s'accomplir et nous voyons déjà, avec les yeux de la foi, les grâces dont elles nous combleront demain. Notre nature a été élevée ; alors, dans la joie, nous possédons déjà l'objet de notre foi...
Que le peuple de Dieu prenne donc conscience qu'il est « une création nouvelle dans le Christ » (2Co 5,17). Qu'il comprenne bien qui l'a choisi, et qui il a lui-même choisi. Que l'être renouvelé ne retourne pas à l'instabilité de son ancien état. Que « celui qui a mis la main à la charrue » ne cesse de travailler, qu'il veille au grain qu'il a semé, qu'il ne se retourne pas vers ce qu'il a abandonné... Telle est la voie du salut ; telle est la manière d'imiter la résurrection commencée dans le Christ.