mardi 30 mars 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le mardi saint
L'Eglise fête : Mardi
Saint
Saint(s) du jour : St
Jean Climaque (VIème-VIIème siècles)
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Saint Augustin :
«
Il trempe la bouchée, et la donne à Judas »
Livre d'Isaïe
49,1-6.
Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J'étais
encore dans le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé ; j'étais encore
dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m'a protégé par l'ombre de sa
main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m'a serré dans son carquois.
Il m'a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai. »
Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c'est pour le néant, c'est
en pure perte que j'ai usé mes forces. » Et pourtant, mon droit subsistait aux
yeux du Seigneur, ma récompense auprès de mon Dieu.
Maintenant le Seigneur parle, lui qui m'a formé dès le sein de ma mère pour
que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob et que je lui rassemble
Israël. Oui, j'ai du prix aux yeux du Seigneur, c'est mon Dieu qui est ma
force.
Il parle ainsi : « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les
tribus de Jacob et ramener les rescapés d'Israël : je vais faire de toi la
lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la
terre. »
Psaume 71(70),1-2.3-4.5-6.15.17.
En toi, Seigneur, j'ai mon refuge : garde-moi d'être humilié pour toujours.
Dans ta justice, défends-moi, libère-moi, tends l'oreille vers moi, et
sauve-moi.
Sois le rocher qui m'accueille, toujours accessible ; tu as résolu de me
sauver : ma forteresse et mon roc, c'est toi !
Mon Dieu, libère-moi des mains de l'impie, des prises du fourbe et du violent.
Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, mon appui dès ma jeunesse.
Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m'as choisi dès le ventre de ma
mère ; tu seras ma louange toujours !
Ma bouche annonce tout le jour tes actes de justice et de salut ; (je n'en
connais pas le nombre).
Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse, jusqu'à présent, j'ai proclamé tes
merveilles.
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Jean 13,21-33.36-38.
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, au cours du repas qu'il
prenait avec ses disciples, il fut bouleversé au plus profond de lui-même, et
il attesta: "Amen, amen, je vous le dis: l'un de vous me livrera. "
Les disciples se regardaient les uns les autres, sans parvenir à comprendre de
qui Jésus parlait.
Comme il y avait à table, tout contre Jésus, l'un de ses disciples, celui que
Jésus aimait,
Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler.
Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur,
qui est-ce ? »
Jésus lui répond : « C'est celui à qui j'offrirai la bouchée que je vais
tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de
Simon l'Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors :
« Ce que tu fais, fais-le vite. »
Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole.
Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui
dire d'acheter ce qu'il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux
pauvres.
Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit.
Quand Judas fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l'homme est
glorifié, et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et
il la lui donnera bientôt.
Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps, et vous
me chercherez. J'ai dit aux Juifs : Là où je m'en vais, vous ne pouvez pas y
aller. Je vous le dis maintenant à vous aussi.
Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où
je m'en vais, tu ne peux pas me suivre pour l'instant ; tu me suivras plus
tard. »
Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je
donnerai ma vie pour toi ! »
Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le
coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de
l'Église
Sermons sur l'évangile de saint Jean, 62, 63 (trad. En Calcat rev.)
Lorsque le Seigneur, Pain de Vie (Jn 6,35), eut donné du pain à cet
homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain
vivant, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ». Il ne commandait
pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien.
Que le Christ soit livré, n'était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le
meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le
savoir.
« Ce que tu as à faire, fais-le vite. » Parole d'un
homme qui est prêt, non d'un homme irrité. Parole où s'annonce moins le
châtiment de celui qui trahit que la récompense du rédempteur, de celui qui
rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite », le Christ,
plus qu'il ne s'en prend au crime de l'infidèle, cherche à hâter le salut des
croyants. « Il a été livré à cause de nos péchés ; il a aimé l'Église et s'est
livré pour elle » (Rm 4,25; Ep 5,25). C'est ce qui fait dire à l'apôtre Paul :
« Il m'a aimé, et il s'est livré pour moi » (Ga 2,20). De fait, personne
n'aurait livré le Christ s'il ne s'était livré lui-même... Quand Judas le
trahit, c'est le Christ qui se livre ; l'un négocie sa vente, et l'autre,
notre rachat. « Ce que tu as à faire, fais le vite » : non que ce soit en ton
pouvoir, mais c'est la volonté de celui qui peut tout...
«
Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui
sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : «
Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié ! » Alors, le jour transmet au
jour la parole (Ps 18,3), c'est-à-dire, le Christ la confie à ses disciples
pour qu'ils l'écoutent et le suivent dans l'amour... Quelque chose de
semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l'ivraie
ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père,
resplendiront comme le soleil (Mt 13,43).