jeudi 10 janvier 2008
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie
éternelle. Jn 6, 68
Jeudi du temps de Noël après l'Epiphanie
Saint(s) du jour : Saint Guillaume (+ 1209), Bienheureuse Maria-Dolorès Rodriguez Sopeña (1848-1918)
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Rupert de Deutz : « L’Esprit du Seigneur est sur moi »
Première lettre de saint Jean 4,19-21.5,1-4.
Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit : « J'aime Dieu », alors qu'il a de la haine contre son frère, c'est un menteur. En effet, celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, est incapable d'aimer Dieu, qu'il ne voit pas. Et voici le commandement que nous avons reçu de lui : celui qui aime Dieu, qu'il aime aussi son frère. Tout homme qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est vraiment né de Dieu ; tout homme qui aime le Père aime aussi celui qui est né de lui. Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car l'amour de Dieu, c'est cela : garder ses commandements. Ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et ce qui nous a fait vaincre le monde, c'est notre foi.
Psaume 72(71),1-2.14-15.17.
Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice.
Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux !
Il les rachète à l'oppression, à la violence ; leur sang est d'un grand prix à ses yeux.
Qu'il vive ! On lui donnera l'or de Saba. On priera sans relâche pour lui ; tous les jours, on le bénira.
Que son nom dure toujours ; sous le soleil, que subsiste son nom ! En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ; que tous les pays le disent bienheureux !
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,14-22.
Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. » Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : « N'est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Rupert de Deutz (vers 1075-1130), moine bénédictin
De la sainte Trinité, 42 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 6, p. 154)
« Aujourd'hui s'accomplit cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre : ‘ L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction ’ » (Is 61,1). C'est comme si le Christ disait : Parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction, j'ai dit, oui, j'ai vraiment dit, et je le dis encore maintenant : L'Esprit du Seigneur est sur moi. Où donc, à quel moment le Seigneur m'a t-il donné l'onction ? Il me l'a donnée quand j’ai été conçu, ou mieux, il me l'a donnée afin que je sois conçu dans le sein de ma mère. Car ce n'est pas de la semence d'un homme qu'une femme m'a conçu, mais une vierge m'a conçu de l'onction de l'Esprit Saint. C'est alors que le Seigneur m'a marqué de l'onction royale ; il m'a consacré roi par l'onction et, au même moment, il m'a consacré prêtre. Une deuxième fois, dans le Jourdain, le Seigneur m'a consacré par ce même Esprit…
Et pourquoi l'Esprit du Seigneur est-il sur moi ?… « Il m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, panser les coeurs gémissants et meurtris » (Is 61,1). Il ne m'a pas envoyé pour les fiers et « les bien portants », mais comme « un médecin, pour les malades » et les coeurs meurtris. Il ne m'a pas envoyé « pour les justes » mais « pour les pécheurs » (Mc 2,17). Il a fait de moi « un homme de douleurs, un homme ayant l'expérience de la faiblesse » (Is 53,3), un homme « doux et humble de coeur » (Mt 11,29). « Il m'a envoyé annoncer aux prisonniers la délivrance, aux captifs la liberté »… A quels prisonniers ou plutôt de quelle prison dois-je annoncer la délivrance ? A quels captifs annoncer la liberté ? Depuis que « par un seul homme, le péché est entré dans le monde et, par le péché, la mort » (Rm 5,12) tous les hommes sont prisonniers du péché, tous les hommes sont captifs de la mort... « J'ai été envoyé pour consoler tous les affligés de Sion, tous ceux qui s'affligent d'avoir été, à cause de leurs péchés, sevrés et séparés de leur mère, la Sion d'en haut (Ga 4,26)… Oui, je les consolerai en leur donnant « un diadème de gloire au lieu des cendres » de la pénitence, « l'huile de joie », c'est-à-dire la consolation de l'Esprit Saint « au lieu de la douleur » de se trouver orphelin et exilé, et « un habit de fête », c'est-à-dire « au lieu du désespoir », la gloire de la résurrection (Is 61,3).