lundi 18 août 2008
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le lundi de la 20e semaine du temps ordinaireSaint(s) du jour : Les martyrs des pontons de Rochefort (1794-1795), Ste Hélène, impératrice (+ 328), St Alberto Hurtado Cruchaga, Prêtre (1901-1952)
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Clément d'Alexandrie : « Heureux les pauvres en esprit » (Mt 5,3)
Livre d'Ezéchiel 24,15-24.
La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d'homme, je vais te prendre subitement ta femme, la joie de tes yeux. Et tu ne feras pas de lamentation, tu ne gémiras pas, tu ne laisseras pas couler tes larmes. Pleure en silence, ne prends pas le deuil ; enroule ton turban sur ta tête, chausse tes sandales, ne voile pas tes lèvres, ne prends pas le repas funéraire. » Le matin, je parlais encore au peuple, et le soir ma femme mourut. Le lendemain matin, je fis ce qui m'avait été ordonné. Les gens me dirent : « Vas-tu nous expliquer ce que tu fais là ? Qu'est-ce que cela veut dire pour nous ? » Je leur répondis : « La parole du Seigneur m'a été adressée : Dis à la maison d'Israël : Parole du Seigneur Dieu : Je vais profaner mon sanctuaire, votre fierté et votre force, la joie de vos yeux, la passion de votre coeur. Vos fils et vos filles, qui sont restés à Jérusalem, tomberont par l'épée. Vous ferez alors comme je viens de faire : vous ne voilerez pas vos lèvres, vous ne prendrez pas le repas funéraire, vous mettrez vos turbans, et vous chausserez vos sandales. Vous ne ferez pas de lamentation, vous ne pleurerez pas. Mais à cause de vos péchés, vous dépérirez, et vous gémirez tous ensemble. Ézékiel sera pour vous un présage : tout ce qu'il a fait, vous le ferez. Et quand cela arrivera, vous saurez que je suis le Seigneur Dieu. »
Deut. 32,18-19.20.21.
Tu oublies le Rocher qui t'a mis au monde ; le Dieu qui t'a engendré, tu le dédaignes.
Le Seigneur l'a vu : et de colère il repoussa ses fils et ses filles.
Il dit : « Je leur cacherai ma face, et je verrai ce qui leur arrivera ; oui, c'est une engeance pervertie, ce sont des enfants sans foi.
« Ils m'ont bravé par un dieu de rien, exaspéré par leurs vaines idoles ; je vais les braver par un peuple de rien, les exaspérer par des gens stupides. »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 19,16-22.
Quelqu'un s'approcha de Jésus et lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Il n'y a qu'un seul être qui soit bon ! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. - Lesquels ? » lui dit-il. Jésus reprit : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère. Et aussi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l'ai observé : que me manque-t-il encore ? » Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » A ces mots, le jeune homme s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Clément d'Alexandrie (150-vers 215), théologien
Homélie « Quel riche peut être sauvé ? » (trad. coll. Icthus, vol.6, p. 34)
Il ne faut pas rejeter les biens susceptibles d'aider notre prochain. La nature des possessions est d'être possédées ; celle des biens est de répandre le bien ; Dieu les a destinés au bien-être des hommes. Les biens sont entre nos mains comme des outils, des instruments dont on tire un bon emploi si on sait les manier... La nature a fait de la richesse une servante, non une maîtresse. Il ne faut donc pas la décrier, puisqu'elle n'est en soi ni bonne ni mauvaise, mais parfaitement innocente. De nous seuls dépend l'usage, bon ou mauvais, que nous en ferons : notre esprit, notre conscience sont entièrement libérés de disposer à leur guise des biens qui leur ont été confiés. Détruisons donc, non pas nos biens, mais les convoitises qui en pervertissent l'usage. Lorsque nous serons devenus honnêtes, alors nous saurons en user honnêtement. Ces biens dont on nous dit de nous défaire, comprenons bien que ce sont les désirs déréglés de l'âme... Vous ne gagnez rien à vous appauvrir de votre argent, si vous demeurez riches de désirs déréglés...
Voilà comment le Seigneur conçoit l'usage des biens extérieurs : nous devons nous défaire non pas d'un argent qui nous fait vivre, mais des forces qui nous en font mal user, c'est-à-dire les maladies de l'âme... Il faut purifier notre âme c'est-à-dire la rendre pauvre et nue et écouter en cet état l'appel du Sauveur : « Viens, suis-moi ». Il est la voie où marche celui qui a le coeur pur... Celui-ci considère sa fortune, son or, son argent, ses maisons comme des grâces de Dieu, et lui témoigne sa reconnaissance en secourant les pauvres de ses propres fonds. Il sait qu'il possède ces biens plus pour ses frères que pour lui-même; il reste plus fort que ses richesses, bien loin d'en devenir l'esclave ; il ne les enferme pas en son âme... Et si un jour son argent vient à disparaître, il accepte sa ruine d'un coeur aussi joyeux qu'aux plus beaux jours. Cet homme, dis-je, Dieu le déclare bienheureux et l'appelle « pauvre en esprit » (Mt 5,3), héritier assuré du Royaume des cieux qui sera fermé à ceux qui n'auront pas pu se passer de leur opulence.