mardi 22 juin 2010
Un miraculé de Lourdes : Gabriel Gargam (III)
Le soir, à 2 heures, il fut baigné dans la piscine sur une planche nue.
Il pria. Dieu ne parut pas l'écouter. Et il se trouva dans le même
état, à 4 heures, couché sur le passage du Saint Sacrement, plus épuisé
encore par les émotions de cette journée. Soudain, il perd connaissance
et devient froid. On croit qu'il va mourir, et on veut l'emporter. Mais
il rouvre les yeux, croit que tout est fini ; une immense tristesse le
reprend...
Voici le bruit des acclamations qui accompagne la procession.
Tout à coup il sent en lui comme un coup de fouet, il essaye de se
soulever sur ses poignets, ce qu'il n'avait pas fait depuis vingt mois
; il retombe ; il insiste pour qu'on l'aide à descendre de sa planche,
et le voilà debout, nu-pieds, en chemise, comme un cadavre sortant de
son sépulcre avec son linceul. Il fait quelques pas derrière le Saint
Sacrement. Toute la foule frémit, l'émotion est à son comble. Ce
moribond, épuisé par vingt mois de maladie et de diète forcée, a
recouvré, en une minute, la sensibilité et le mouvement. Plus de
paralysie, et la faim renaît en son estomac délabré ; c'est la vie qui
revient.
On le conduit aussitôt au Bureau des constatations. « L'entrée
de Gargam, a écrit le Dr Boissarie, forme un des épisodes les plus
émouvants dont nous ayons été témoins. Soixante médecins nous
entouraient... Gargam arrive sur sa planche, plié dans une longue robe
de chambre... Il se dresse devant nous : c'est un spectre... » On dut,
à cause de la foule, remettre au lendemain pour l'examiner plus
attentivement.
Le pèlerinage de 1908
dans : Louis de Bonnières, Anthologie des meilleurs écrivains de Lourdes, 1922
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.