mardi 17 août 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le mardi de la 20e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : Ste
Jeanne Delanoue, vierge et fondatrice († 1732)
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Saint Pierre Damien :
Tout
quitter pour suivre le Christ
Livre d'Ezéchiel
28,1-10.
La parole du Seigneur me fut adressée :
« Fils d'homme, tu diras au prince de la ville de Tyr : Parole du
Seigneur Dieu : Ton cœur s'est exaltéet tu as dit : 'Je suis un dieu, j'habite
une résidence divine, au milieu de la mer. ' Pourtant, tu es un homme et non
un dieu, toi qui prends tes pensées pour des pensées divines.
Tu es donc plus sage que Daniel, il n'y a donc pas de secret trop profond pour
toi ?
Par ta sagesse et ton intelligence tu as fait fortune, tu as accumulé l'or et
l'argent dans tes trésors.
Par ton génie du commerce, tu as multiplié ta fortune, et à cause de cette
fortune ton cœur s'est exalté.
C'est pourquoi - déclare le Seigneur Dieu - parce que tu prends tes pensées
pour des pensées divines,
je fais venir contre toi des barbares, une nation brutale. Ils tireront l'épée
contre ta belle sagesse, ils profaneront ta splendeur.
Ils te feront descendre dans la fosse et tu mourras au milieu de la mer, d'une
mort dégradante.
Oseras-tu dire encore devant tes meurtriers : 'Je suis un dieu' ? Sous la
main de ceux qui te transperceront, tu seras un homme et non un dieu.
Tu mourras de la mort des païens incirconcis, par la main des barbares. Oui,
moi, j'ai parlé », dit le Seigneur Dieu.
Deut.
32,26.27-28.30.35-36.
Le Seigneur disait : « Réduisons-les en menue paille ;
j'effacerai leur souvenir parmi les hommes !
Mais il y a l'arrogance de l'ennemi ! J'ai peur d'une méprise chez
l'adversaire. » On dirait : « C'est notre main qui a le
dessus ! Non, leur Seigneur n'y est pour rien !
Cette nation a perdu le jugement, ils sont incapables de comprendre.
« Pour qu'un homme en pourchasse un millier, pour que deux en poursuivent
dix mille, il faut que leur Rocher les ait vendus, que le Seigneur les ait
livrés. »
Proche est le jour de leur ruine, imminent, le sort qui les attend ;
car le Seigneur fera justice à son peuple, il prendra en pitié ses serviteurs.
Quand il verra que leurs mains faiblissent, qu'il n'y a plus ni esclave ni
homme libre.
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Matthieu 19,23-30.
Jésus disait à ses disciples : " Amen, je vous le dis : un riche entrera
difficilement dans la Royaume des cieux.
Je vous le répète : il est plus facile à un chameau de passer par un trou
d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume des cieux. »
Entendant ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils
disaient : « Qui donc peut être sauvé ? »
Jésus les regarda et dit : « Pour les hommes, c'est impossible, mais
pour Dieu tout est possible. »
Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voilà que nous avons
tout quitté pour te suivre : alors, qu'est-ce qu'il y aura pour
nous ? »
Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : quand viendra le
monde nouveau, et que le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous
qui m'avez suivi, vous siégerez vous-mêmes sur douze trônes pour juger les
douze tribus d'lsraël.
Et tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des
sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra beaucoup plus, et
il aura en héritage la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l'Église
Sermon 9 ; PL 144, 549-553 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 499)
C'est une grande chose, en vérité, de « tout quitter », mais une
plus grande de « suivre le Christ » car, comme nous l'apprenons dans les
livres, beaucoup ont tout quitté mais n'ont pas suivi le Christ. Suivre le
Christ est notre tâche, c'est notre travail, en cela consiste l'essentiel du
salut de l'homme, mais nous ne pouvons pas suivre le Christ si nous
n'abandonnons pas tout ce qui nous entrave. Car « il s'élance en conquérant
joyeux » (Ps 18,6), et personne ne peut le suivre s'il est chargé d'un
fardeau.
« Voilà, dit Pierre, que nous avons tout quitté
», non seulement les biens de ce monde, mais aussi les désirs de notre âme.
Car il n'a pas tout abandonné, celui qui reste attaché ne serait-ce qu'à
lui-même. Bien plus, cela ne sert à rien d'avoir abandonné tout le reste à
l'exception de soi-même, car il n'y a pas pour l'homme de fardeau plus lourd
que son moi. Quel tyran est plus cruel, quel maître plus impitoyable pour
l'homme que sa volonté propre ? ... Par conséquent, il faut que nous
abandonnions nos possessions et notre volonté propre si nous voulons suivre
celui qui n'avait « pas d'endroit où reposer la tête » (Lc 9,58) et qui est
venu « non pour faire sa volonté, mais pour faire la volonté de celui qui l'a
envoyé » (Jn 6,38).