mardi 16 novembre 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le mardi de la 33e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : Ste
Marguerite, reine d'Écosse († 1093), Ste
Gertrude de Helfta († 1302)
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Jean-Paul II:
«
Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison »
Livre de
l'Apocalypse 3,1-6.14-22.
Moi, Jean, j'ai entendu le Seigneur qui me disait : Tu écriras ceci à
l'Ange de l'Église qui est à Sardes : Ainsi parle celui qui a les sept
esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais ta conduite : tu as
la réputation d'être vivant, et tu es mort.
Sois vigilant, raffermis ce qui te reste et qui est en train de mourir, car je
n'ai pas trouvé que ta conduite soit parfaite devant mon Dieu.
Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu la Parole ; garde-la
fidèlement et convertis-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur
et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai te surprendre.
Mais chez toi, à Sardes, il y en a quelques-uns qui n'ont pas sali leurs
vêtements ; habillés de blanc, ils marcheront avec moi, car ils l'ont
bien mérité.
C'est ainsi que le vainqueur portera des vêtements blancs. Jamais je
n'effacerai son nom du livre de la vie ; je me prononcerai pour lui
devant mon Père et devant ses anges.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises.
Tu écriras encore ceci à l'Ange de l'Église qui est à Laodicée : Ainsi
parle le témoin fidèle et véridique, celui qui est « Amen », celui
qui est le commencement de la création de Dieu :
Je connais ta conduite : tu n'es ni froid ni brûlant - mieux vaudrait que
tu sois ou froid ou brûlant -
Aussi, puisque tu es tiède - ni froid ni brûlant - je vais te vomir.
Tu dis : « Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de
rien », et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre,
aveugle et nu !
Alors je te donne un conseil : viens acheter chez moi de l'or purifié au
feu, pour devenir riche, des vêtements blancs pour te couvrir et cacher la
honte de ta nudité, un remède pour te frotter les yeux afin de voir clair.
Tous ceux que j'aime, je leur montre leurs fautes, et je les châtie. Sois donc
fervent et convertis-toi.
Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et
ouvre la porte, j'entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et
lui avec moi.
Le vainqueur, je le ferai siéger près de moi sur mon Trône, comme moi-même,
après ma victoire, je suis allé siéger près de mon Père sur son Trône.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises.
Psaume 15(14),2-3.4.5.
Celui qui se conduit parfaitement, qui agit avec justice et dit la vérité
selon son cœur.
Il met un frein à sa langue, ne fait pas de tort à son frère et n'outrage pas
son prochain.
A ses yeux, le réprouvé est méprisable mais il honore les fidèles du Seigneur.
S'il a juré à ses dépens, il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt, n'accepte rien qui nuise à l'innocent. Qui
fait ainsi demeure inébranlable.
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 19,1-10.
Jésus traversait la ville de Jéricho.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des
collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y arrivait pas à cause de la
foule, car il était de petite taille.
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait
passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella :
« Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer
dans ta maison. »
Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un
pécheur. »
Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à
quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd'hui, le salut est arrivé
pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham.
En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était
perdu. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Jean-Paul II
Lettre aux prêtres, Jeudi Saint 2002 (trad. DC 2267 07/04/02, p. 305 rev. ©
copyright Libreria Editrice Vaticana)
Il me semble que ce qui se passe entre Jésus et le « chef des publicains
» de Jéricho ressemble, sous divers aspects, à une célébration du sacrement de
la miséricorde, le sacrement de réconciliation... Chaque rencontre d'un prêtre
avec un fidèle qui demande à se confesser...peut toujours être, par la grâce
surprenante de Dieu, cet « endroit » proche du sycomore où le Christ a levé
les yeux vers Zachée. Le degré de pénétration du regard du Christ dans l'âme
du publicain de Jéricho est pour nous impossible à mesurer. Mais nous savons
que ce regard est celui-là même qui fixe chaque pénitent. Dans le sacrement de
la réconciliation, le prêtre est l'instrument d'une rencontre surnaturelle qui
a ses lois propres et qu'il doit seulement respecter et seconder.
Cela a dû être pour Zachée une expérience bouleversante que de
s'entendre appeler par son nom. Ce nom était, pour beaucoup de ses
concitoyens, chargé de mépris. Maintenant, il l'entendait prononcer avec un
accent de tendresse, qui exprimait non seulement de la confiance, mais aussi
de la familiarité et comme l'urgence d'une amitié. Oui, Jésus parle à Zachée
comme à un ami de longue date, peut-être oublié, mais qui n'a pas pour autant
renoncé à sa fidélité et qui entre donc avec la douce pression de l'affection
dans la vie et dans la maison de l'ami retrouvé : « Descends vite :
aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison ». Dans le récit de
Luc, la tonalité du langage est frappante : tout est si personnalisé, si
délicat, si affectueux ! Il ne s'agit pas seulement de traits touchants
d'humanité. Il y a dans ce texte une urgence intrinsèque, par laquelle Jésus
révèle définitivement la miséricorde de Dieu.