lundi 26 avril 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le lundi de la 4e
semaine de Pâques
Saint(s) du jour : St
Raphaël Arnáiz Barón, moine (1911-1938)
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Saint Thomas d'Aquin :
Le
bon pasteur et la porte des brebis
Livre des Actes des
Apôtres 11,1-18.
Les Apôtres et les frères qui étaient en Judée avaient appris que les nations
païennes elles aussi avaient reçu la parole de Dieu.
Lorsque Pierre fut de retour à Jérusalem, ceux qui venaient du judaïsme se
mirent à discuter avec lui :
« Tu es entré chez des hommes qui n'ont pas la circoncision, et tu as mangé
avec eux ! »
Alors Pierre reprit l'affaire depuis le début et leur exposa tout en détail :
« J'étais dans la ville de Jaffa, en train de prier, et voici la vision que
j'ai eue dans une extase : c'était un objet qui descendait. On aurait dit une
grande toile ; venant du ciel jusqu'à moi, elle se posait par les quatre
coins.
Fixant les yeux sur elle, je l'examinai et je vis les quadrupèdes de la terre,
les bêtes sauvages, les reptiles et les oiseaux du ciel.
J'entendis une voix qui me disait : 'Allons, Pierre, immole ces bêtes et
mange-les ! '
Je répondis : 'Certainement pas, Seigneur ! Jamais aucun aliment interdit ou
impur n'est entré dans ma bouche. '
Une deuxième fois, du haut du ciel la voix reprit : 'Ce que Dieu a déclaré
pur, toi, ne le déclare pas interdit. '
Cela recommença une troisième fois, puis tout fut remonté au ciel.
Et voilà qu'à l'instant même, devant la maison où j'étais, survinrent trois
hommes qui m'étaient envoyés de Césarée.
L'Esprit me dit d'aller avec eux sans me faire de scrupule. Les six frères qui
sont ici m'ont accompagné, et nous sommes entrés chez le centurion Corneille.
Il nous raconta comment il avait vu dans sa maison l'ange qui venait lui dire
: 'Envoie quelqu'un à Jaffa pour convoquer Simon surnommé Pierre.
Il t'adressera des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta
maison. '
Au moment où je prenais la parole, l'Esprit Saint s'empara de ceux qui étaient
là, comme il l'avait fait au commencement pour nous.
Alors je me suis rappelé la parole que le Seigneur avait dite : 'Jean a
baptisé avec de l'eau, mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez
baptisés. '
S'ils ont reçu de Dieu le même don que nous, en croyant au Seigneur Jésus
Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher l'action de Dieu ? »
En entendant ces paroles, ils se calmèrent et ils rendirent gloire à Dieu, en
disant : « Voici que les païens eux-mêmes ont reçu de Dieu la conversion qui
fait entrer dans la vie. »
Psaume 42(41),2-3.43(42),3-4.
Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon
Dieu.
Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître
face à Dieu ?
Envoie ta lumière et ta vérité : qu'elles guident mes pas et me conduisent à
ta montagne sainte, jusqu'en ta demeure.
J'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie ; je te
rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu !
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Jean 10,1-10.
Jésus parlait ainsi aux pharisiens: "Amen, amen, je vous le dis: celui qui
entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un
autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c'est lui le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les
appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles
le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s'enfuiront loin de lui, car elles
ne reconnaissent pas la voix des inconnus. »
Jésus employa cette parabole en s'adressant aux pharisiens, mais ils ne
comprirent pas ce qu'il voulait leur dire.
C'est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : je suis
la porte des brebis.
Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais
les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ;
il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour
que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l'Église
Commentaire de l'évangile de Jean, 10,3 (trad. Orval)
Jésus a dit : « Je suis le bon pasteur. » Il est évident que le titre de
pasteur convient au Christ. Car de même qu'un berger mène paître son troupeau,
ainsi le Christ restaure les fidèles par une nourriture spirituelle, son
propre Corps et son propre Sang.
Pour se différencier du
mauvais pasteur et du voleur, Jésus précise qu'il est le « bon pasteur ». Bon,
parce qu'il défend son troupeau avec le dévouement d'un bon soldat pour sa
patrie. D'autre part, le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et
qu'il est lui-même cette porte. Quand donc il se déclare ici le pasteur, il
faut comprendre que c'est lui qui entre, et par lui-même. C'est bien vrai, car
il manifeste qu'il connaît le Père par lui-même, tandis que nous, nous entrons
par lui, et c'est lui qui nous donne la béatitude. Remarquons bien que
personne d'autre que lui n'est la porte, car personne d'autre n'est la
lumière, sinon par participation. Jean Baptiste « n'était pas la lumière, mais
il vint pour rendre témoignage à la lumière » (Jn 1,8). Le Christ, lui, «
était la lumière qui éclaire tout homme » (v. 9). Personne ne peut donc se
dire la porte, car le Christ s'est réservé ce titre.
Mais le
titre de pasteur, il l'a communiqué à d'autres, il l'a donné à certains de ses
membres. En effet, Pierre le fut aussi, et les autres apôtres, ainsi que tous
les évêques. « Je vous donnerai, dit Jérémie, des pasteurs selon mon coeur. »
(3,15) Bien que les chefs de l'Église -- qui sont des fils de celle-ci
--soient tous des pasteurs, le Christ dit : « Je suis le bon pasteur » pour
montrer la force unique de son amour. Aucun pasteur n'est bon s'il n'est uni
au Christ par la charité, devenant ainsi membre du pasteur véritable.