lundi 25 août 2008
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le lundi de la 21e semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St Louis IX de France, Roi de France (+ 1270)
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Cardinal John Henry Newman : Venir à Dieu dans le vrai repentir
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23,13-22.
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes ; vous-mêmes n'y entrez pas, et ceux qui essayent d'y entrer, vous ne leur permettez pas d'entrer ! Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand vous y avez réussi, vous en faites un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous ! Malheureux êtes-vous, guides aveugles, vous qui dites : 'Si l'on fait un serment par le Temple, il est nul ; mais si l'on fait un serment par l'or du Temple, on doit s'en acquitter.' Insensés et aveugles ! Qu'est-ce qui est le plus important : l'or ? ou bien le Temple par lequel cet or devient sacré ? Vous dites encore : 'Si l'on fait un serment par l'autel, il est nul ; mais si l'on fait un serment par l'offrande posée sur l'autel, on doit s'en acquitter.' Aveugles ! Qu'est-ce qui est le plus important : l'offrande ? ou bien l'autel par lequel cette offrande devient sacrée ? Celui qui fait un serment par l'autel fait donc un serment par l'autel et par tout ce qui est posé dessus ; et celui qui fait un serment par le Temple fait un serment par le Temple et par Celui qui l'habite ; et celui qui fait un serment par le ciel fait un serment par le trône divin et par Celui qui siège sur ce trône.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Cardinal John Henry Newman (1801-1890), prêtre, fondateur de communauté religieuse, théologien
PPS vol. 5, n° 22 : The Thought of God, the Stay of the Soul
Le sentiment de la présence de Dieu n'est pas seulement le fondement de la paix dans une bonne conscience ; il est aussi le fondement de la paix dans le repentir. A première vue, il peut paraître étrange que le repentir du pécheur puisse comporter réconfort et paix. Certes l'Evangile promet de tourner toute peine en joie ; il nous faut nous réjouir jusque dans la douleur, la faiblesse et le mépris. « Nous nous glorifions dans nos tribulations, dit l'apôtre Paul, car l'amour a été répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné » (Rm 5,3). Mais s'il y a une peine qui puisse paraître un malheur absolu, s'il reste un malheur sous le règne de l'Evangile, c'est bien -- pourrait-on croire -- la conscience d'avoir malmené l'Evangile. S'il y a un moment où la présence du Très-Haut puisse sembler intolérable, ce serait le moment où nous prenons subitement conscience d'avoir été ingrats et rebelles par rapport à lui.
Et cependant, il n'existe pas de repentir vrai sans la pensée de Dieu. L'homme repentant a au coeur la pensée de Dieu parce qu'il le cherche ; et il le cherche parce qu'il est poussé par l'amour. C'est pourquoi la douleur même d'avoir offensé Dieu doit comporter en elle une vraie douceur, celle de l'amour. Qu'est-ce que le repentir, sinon l'élan du coeur qui nous porte à nous livrer à Dieu, pour le pardon comme pour la correction, à aimer sa présence pour elle-même, à trouver la correction qui vient de lui meilleure que le repos et la paix que le monde pourrait nous offrir sans lui ? Tant que l'enfant prodigue restait aux champs avec les porcs, il ressentait la douleur, mais pas le repentir, le remords seulement. Mais quand il a commencé à éprouver un vrai repentir, cela l'a amené à se lever, à aller vers son père, et à lui confesser son péché, et son coeur a été délivré de sa misère. Le remords, ce que l'apôtre Paul appelle « le chagrin de ce monde » produit la mort (2Co 7,10). Au lieu de venir à la source de toute vie, au Dieu de toute consolation, ceux qui sont pleins de remords ne font que ressasser leurs propres idées ; ils ne peuvent confier leur douleur à personne... Nous avons besoin d'un soulagement pour notre coeur, afin qu'il sorte de ses ténèbres et de sa morosité... Rien de moins que la présence de Dieu est notre vrai refuge.