lundi 08 mars 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le lundi de la 3e
semaine de Carême
Saint(s) du jour : St
Jean de Dieu, religieux (1495-1550)
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Saint Augustin :
La
veuve de Sarepta
Deuxième livre des
Rois 5,1-15.
Naaman, général de l'armée du roi de Syrie, était hautement estimé par son
maître, car il avait été l'instrument du Seigneur pour donner la victoire à la
Syrie. Or, cet homme était lépreux.
Des Syriens, au cours d'une expédition en terre d'Israël, avaient fait
prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman.
Elle dit à sa maîtresse : « Ah ! si mon maître s'adressait au prophète qui est
à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. »
Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d'Israël
a déclaré. »
Le roi de Syrie lui répondit : « Vas-y. J'envoie une lettre au roi d'Israël. »
Naaman partit donc ; il emportait sept cents livres d'argent, douze cent
livres d'or et dix vêtements de fête.
Il remit la lettre au roi d'Israël. Celle-ci portait : « En même temps que te
parvient cette lettre, je t'envoie Naaman mon serviteur, pour que tu le
délivres de sa lèpre. »
Quand le roi d'Israël lut ce message, il déchira ses vêtements et s'écria : «
Est-ce que je suis Dieu, maître de la vie et de la mort ? Car ce roi m'envoie
un homme pour que je le délivre de sa lèpre ! Vous le voyez bien : c'est une
provocation ! »
Quand Élisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses
vêtements, il lui fit dire : « Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Que cet
homme vienne à moi, et il saura qu'il y a un prophète en Israël. »
Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s'arrêta à la porte de la
maison d'Élisée.
Élisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le
Jourdain, et ta chair redeviendra nette. »
Naaman se mit en colère et s'éloigna en disant : « Je m'étais dit : Sûrement
il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ;
puis il agitera sa main au-dessus de l'endroit malade et guérira ma lèpre.
Est-ce que les fleuves de Damas, l'Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que
toutes les eaux d'Israël ? Si je m'y baignais, est-ce que je ne serais pas
purifié ? » Il tourna bride et partit en colère.
Mais ses serviteurs s'approchèrent pour lui dire : « Père ! Si le prophète
t'avait ordonné quelque chose de difficile, tu l'aurais fait, n'est-ce pas ?
Combien plus, lorsqu'il te dit : 'Baigne-toi, et tu seras purifié. ' »
Il descendit jusqu'au Jourdain et s'y plongea sept fois, pour obéir à l'ordre
d'Élisée ; alors sa chair redevint semblable à celle d'un petit enfant : il
était purifié !
Il retourna chez l'homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se
présenta devant lui et déclara : « Je le sais désormais : il n'y a pas d'autre
Dieu, sur toute la terre, que celui d'Israël ! Je t'en prie, accepte un
présent de ton serviteur. »
Psaume
42,2.3.43,3.4.
Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon
Dieu.
Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître
face à Dieu ?
Envoie ta lumière et ta vérité : qu'elles guident mes pas et me conduisent à
ta montagne sainte, jusqu'en ta demeure.
J'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie ; je te
rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu !
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 4,24-30.
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait: "Amen, je vous le dis, aucun
prophète n'est bien accueilli dans son pays.
En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la
sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait
beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve
étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. »
A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un
escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en
bas.
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de
l'Église
Sermon 11, 2-3 (trad. Brésard, année B, p. 260)
La veuve sans ressources est sorti ramasser deux morceaux de bois pour
se faire cuire du pain, et c'est alors qu'Élie l'a rencontrée. Cette femme
était le symbole de l'Église ; parce qu'une croix est formée de deux morceaux
de bois, celle qui allait mourir cherchait de quoi vivre éternellement. Il y a
donc là un mystère caché... Élie lui dit : « Va, nourris-moi d'abord de ta
pauvreté, et tes richesses ne s'épuiseront pas. » Quelle heureuse pauvreté !
Si la veuve a reçu ici-bas un tel salaire, quelle récompense n'est-elle pas en
droit d'espérer dans l'autre vie !
J'insiste sur cette pensée : ne comptons pas recueillir le fruit de nos
semailles dans ce temps où nous semons. Ici-bas, nous semons dans la peine ce
qui sera la moisson des bonnes oeuvres, mais c'est plus tard que nous en
récolterons le fruit dans la joie, selon ce qui est écrit : « On s'en va, on
s'en va en pleurant, jetant la semence. On s'en vient, on s'en vient en
chantant, rapportant les gerbes » (Ps 125,6). Le geste d'Élie envers cette
femme était en effet un symbole et pas sa récompense. Car si cette veuve avait
été récompensée ici-bas pour avoir nourri l'homme de Dieu, voici de bien
pauvres semailles, voici une bien maigre moisson ! Elle n'a reçu qu'un bien
temporel: de la farine qui ne s'est pas épuisée, de l'huile qui n'a pas
diminué jusqu'au jour où le Seigneur a arrosé la terre de sa pluie. Ce signe
qui lui a été concédé par Dieu pour peu de jours, était donc le symbole de la
vie future où notre récompense ne saurait diminuer. Notre farine, ce sera Dieu
! Comme la farine de cette femme ne s'est pas épuisée durant ces jours, Dieu
ne nous manquera pas durant toute l'éternité... Sème en confiance et ta
moisson viendra sûrement ; elle viendra plus tard, mais quand elle viendra, tu
moissonneras sans fin.