lundi 07 mars 2011
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le lundi de la 9e
semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour : Stes
Perpétue et Félicité martyres (+ 203) - Mémoire
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Saint Bonaventure :
« Je
suis la vraie vigne » (Jn 15,1)
Livre de Tobie
1,1.2.2,1-9.
Tobie, de la tribu de la ville de Nephtali,
fut déporté sous le règne de Salmanazar, roi d'Assyrie ; mais durant sa
déportation, il ne quitta jamais le chemin de la vérité.
Un jour de fête du Seigneur, où l'on faisait un bon repas dans la maison de
Tobie,
celui-ci dit à son fils : « Va chercher quelques hommes fidèles à
Dieu, appartenant à notre tribu, pour qu'ils festoient avec nous. »
Le fils s'en alla, mais revint lui annoncer qu'un Israélite, étranglé, gisait
dans la rue. Tobie quitta aussitôt sa place à table ; sans même avoir
commencé son repas, il se rendit auprès du corps.
Il le prit et le porta en cachette dans sa maison, afin de l'ensevelir
discrètement après le coucher du soleil.
Lorsqu'il eut caché le corps, il mangea son pain dans le deuil et la crainte,
en se rappelant cette parole du Seigneur transmise par le prophète Amos :
Vos fêtes seront changées en deuil et en lamentation.
Au coucher du soleil, il sortit pour enterrer le mort.
Tous ses proches le critiquaient : « Tu as déjà été condamné à la
peine capitale pour ce motif, tu as tout juste sauvé ta vie, et tu recommences
à enterrer les morts ? »
Mais Tobie, qui craignait Dieu plus que le roi, enlevait les corps de ses
frères assassinés, les cachait dans sa maison et les enterrait au cours de la
nuit.
Psaume 112(111),1-2.3-4.5-6.
Alléluia ! Heureux qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa
volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ; la race des justes est bénie.
Les richesses affluent dans sa maison : à jamais se maintiendra sa
justice.
Lumière des cœurs droits, il s'est levé dans les ténèbres, homme de justice,
de tendresse et de pitié.
L'homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ; toujours on fera mémoire du juste.
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Marc 12,1-12.
Jésus se mit à parler en paraboles aux chefs des prêtres, aux scribes et aux
anciens : " Un homme planta une vigne, il l'entoura d'une clôture, y creusa un
pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des
vignerons, et partit en voyage.
Le moment venu, il envoya son serviteur auprès des vignerons pour se faire
remettre par ceux-ci ce qui lui revenait du produit de la vigne.
Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent
sans rien lui donner.
De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils
l'assommèrent et l'insultèrent.
Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup
d'autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres.
Il lui restait encore quelqu'un : son fils bien-aimé. Il l'envoya vers
eux en dernier. Il se disait : 'Ils respecteront mon fils. '
Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : 'Voici l'héritier :
allons-y ! tuons-le, et l'héritage va être à nous ! '
Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.
Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et
donnera la vigne à d'autres.
N'avez-vous pas lu ce passage de l'Écriture ? La pierre qu'ont rejetée
les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire.
C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! »
Les chefs des Juifs cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la
foule. (Ils avaient bien compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette
parabole.) Ils le laissèrent donc et s'en allèrent.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
La Vigne mystique, ch. 5, 4-5 (attribué à tort à saint Bernard)
Doux Jésus, en quel état je te vois ! Très doux et très aimant, qui t'a
condamné à une mort si amère ? Seul Sauveur de nos blessures anciennes, qui
donc t'amène à souffrir ces blessures, non seulement si cruelles mais encore
si ignominieuses ? Douce vigne, bon Jésus, voilà le fruit que te donne ta
vigne...
Jusqu'à ce jour de tes noces, tu as patiemment attendu qu'elle produise
des raisins, et elle ne donne que des épines (Is 5,6). Elle t'a couronné
d'épines et elle t'a entouré des épines de ses péchés. Cette vigne, qui n'est
déjà plus la tienne mais qui est devenue une vigne étrangère, qu'elle est
devenue amère ! Elle t'a renié en criant : « Nous n'avons pas d'autre roi que
César » (Jn 19,15). Après t'avoir chassé du vignoble de ta cité et de ton
héritage, ces vignerons t'ont mis à mort : non pas d'un coup, mais après
t'avoir accablé par le long tourment de la croix, et t'avoir torturé par les
blessures des fouets et des clous... Seigneur Jésus..., toi-même tu livres ton
âme à la mort –- personne ne peut te l'enlever, c'est toi qui la donnes (Jn
10,18)... Quel échange admirable ! Le Roi se donne pour l'esclave, Dieu pour
l'homme, le Créateur pour celui qu'il a créé, l'Innocent pour les coupables.