jeudi 24 juin 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Nativité de saint Jean
Baptiste, solennité
Saint(s) du jour : Nativité
de saint Jean-Baptiste (1er s.)
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Origène :
«
J'étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé » (Is
49,1)
Livre d'Isaïe
49,1-6.
Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs !
J'étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé ;
j'étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m'a protégé par l'ombre de sa
main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m'a serré dans son
carquois.
Il m'a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me
glorifierai. »
Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c'est pour le
néant, c'est en pure perte que j'ai usé mes forces. » Et pourtant, mon
droit subsistait aux yeux du Seigneur, ma récompense auprès de mon Dieu.
Maintenant le Seigneur parle, lui qui m'a formé dès le sein de ma mère pour
que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob et que je lui rassemble
Israël. Oui, j'ai du prix aux yeux du Seigneur, c'est mon Dieu qui est ma
force.
Il parle ainsi : « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour
relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d'Israël : je vais
faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux
extrémités de la terre. »
Psaume 139(138),1-3.13-14.15.
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres
mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.
C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis :
étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.
Mes os n'étaient pas cachés pour toi quand j'étais façonné dans le secret,
modelé aux entrailles de la terre.
Livre des Actes des
Apôtres 13,22-26.
Dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, Paul disait aux Juifs :
« Dieu a suscité David pour le faire roi, et il lui a rendu ce
témoignage ; J’ai trouvé David, fils de Jessé, c’est un homme selon mon
cœur ; il accomplira toutes mes volontés.
Et, comme il l'avait promis, Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur
pour Israël : c'est Jésus,
dont Jean Baptiste a préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de
conversion pour tout le peuple d'Israël.
Au moment d'achever sa route, Jean disait : 'Celui auquel vous pensez, ce
n'est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de
lui défaire ses sandales. '
Fils de la race d'Abraham, et vous qui adorez notre Dieu, frères, c'est à nous
tous que ce message de salut a été envoyé.
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 1,57-66.80.
Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un
fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa
miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient
le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara : « Non, il s'appellera Jean. »
On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce
nom-là ! »
On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom
est Jean. » Et tout le monde en fut étonné.
A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et
il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de
Judée on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : « Que
sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec
lui.
L'enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au
jour où il devait être manifesté à Israël.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur St Luc, n° 4, 4-6 (trad. SC 87, p. 133)
La naissance de Jean le Baptiste est pleine de miracles. Un archange a
annoncé l'avènement de notre Seigneur et Sauveur Jésus ; de même, un
archange annonce la naissance de Jean (Lc 1,13) et dit : « Il sera rempli
du Saint Esprit dès le sein de sa mère. » Le peuple juif ne voyait pas que
notre Seigneur accomplissait « des miracles et des prodiges » et guérissait
leurs maladies, mais Jean exulte de joie alors qu'il est encore dans le sein
maternel. On ne peut pas le retenir et, à l'arrivée de la mère de Jésus,
l'enfant tente déjà de sortir du sein d'Élisabeth. « Dès l'instant que ta
salutation a frappé mes oreilles, dit Élisabeth, l'enfant a tressailli de joie
dans mon sein » (Lc 1,44). Encore dans le sein de sa mère Jean avait déjà
reçu le Saint Esprit...
L'Écriture dit ensuite « qu'il ramènera de nombreux fils d'Israël au
Seigneur leur Dieu » (Lc 1,16). Jean en a ramené « un grand nombre » ;
le Seigneur, non pas un grand nombre, mais tous. C'est son œuvre en effet de
ramener tous les hommes à Dieu le Père...
Pour ma part, je pense que le mystère de Jean s'accomplit dans le monde
jusqu'à maintenant. Quiconque est destiné à croire au Christ Jésus, il faut
qu'auparavant l'esprit et la puissance de Jean viennent en son âme pour
« préparer au Seigneur un peuple parfait » (Lc 1,17) et, dans les
aspérités du cœur, « aplanir les chemins et redresser les sentiers » (Lc
3,5). Ce n'est pas seulement en ce temps-là que « les routes furent aplanies
et les sentiers redressés », mais aujourd'hui encore l'esprit et la
puissance de Jean précèdent l'avènement du Seigneur Sauveur. Ô grandeur du
mystère du Seigneur et de son dessein sur le monde !