lundi 07 juin 2010
Notre-Dame du Dimanche (I)
Le 8 juin 1873, dimanche de la Trinité, j'étais parti de bon matin,
selon ma coutume, pour aller travailler à ma vigne. C'était à peu près
5 heures.
Vers 7 heurs, je quittai le travail pour déjeuner, en m'asseyant dans
le fossé qui sépare ma petite propriété de celle du voisin. Mon repas
fini, je me disposais à fumer ma pipe. C'était 7 h 30. Je vis alors
apparaître devant moi, à une distance de 1 à 2 mètres, un personnage
sous la forme d'une femme de taille ordinaire, toute vêtue de blanc.
Elle portait une ceinture frangée, sa tête était surmontée d'une
couronne haute, semblable à la mître d'un évêque. Un grand voile blanc,
partant du sommet de la couronne, l'enveloppait de toutes parts
jusqu'aux pieds, couvrant même ses mains que le personnage tenait
croisées sur sa poitrine. Tous ces divers ornements étaient d'une
éclatante blancheur. La figure de cette femme était belle, calme, sans
exprimer ni joie, ni tristesse. Je ne l'ai pas vue sourire. Elle
paraissait avoir de 25 à 28 ans. Elle était noyée dans une atmosphère
lumineuse.
A sa vue, je me suis levée par un premier mouvement de stupeur et je lui ai adressé la parole dans le patois de mon pays :
- Qui êtes-vous ?
Elle a répondu dans la même langue :
- Je suis la sainte Vierge. N'ayez pas peur.
En me rassurant, ces mots me remplirent d'une religieuse émotion. J'écoutai, et la Sainte-Vierge ajouta :
- Vous avez la maladie de la vigne. Vous avez abandonné saint Bauzille.
Il faut célébrer sa fête le jour qu'elle tombe. D'aujourd'hui en quinze
il faut aller en procession à Notre-Dame. Tout le canton de Gignac,
Montpellier et la ville de Lodéve. Il faut placer une croix neuve et
changer l'autre. Vous placerez une Croix avec une Vierge au fond de la
vigne. Et vous y viendrez en procession chaque année. Allez le dire à
votre père et à votre curé, tout de suite. Dans un mois je viendrai
vous remercier.
A ces mots l'Apparition monta verticalement vers le ciel, comme un
globe (aérostat) et je la suivis des yeux jusqu'à ce que je ne pus
l'apercevoir.
à la Commission d'enquête instituée par Monseigneur de Cabrières
in : Chanoine Constant Blaquière, Histoire de Notre-Dame du Dimanche de Saint-Bauzille de la Sylve. (1937)
Je vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.