jeudi 09 septembre 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le jeudi de la 23e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St
Pierre Claver, s.j. († 1654) - Mémoire, Bx
Frédéric Ozanam († 1853)
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Saint Isaac le Syrien :
« Soyez
miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »
Première lettre de
saint Paul Apôtre aux Corinthiens 8,1-7.10-13.
Au sujet de la nourriture qui a été offerte aux idoles, je sais bien que nous
avons tous la connaissance nécessaire ; mais cette connaissance nous
gonfle d'orgueil, tandis que l'amour fait œuvre constructive.
Celui qui croit connaître quelque chose ne connaît pas encore comme il
faudrait ;
mais celui qui aime Dieu, celui-là est vraiment connu de Dieu.
Allons-nous donc manger de cette viande offerte aux idoles ? Nous savons
que les idoles ne sont rien du tout ; il n'y a pas de dieu sauf le Dieu
unique.
Bien qu'il y ait en effet, au ciel et sur la terre, des êtres qu'on appelle
des dieux - et il y a une quantité de « dieux » et de
« seigneurs » -
pour nous, en tout cas, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient
et vers qui nous allons ; et il n'y a qu'un seul Seigneur, Jésus Christ,
par qui tout existe et par qui nous existons.
Mais tout le monde n'a pas cette connaissance de Dieu : certains ont été
jusqu'ici habitués aux idoles, et ils croient faire un geste d'idolâtrie en
mangeant de cette viande ; comme leur conscience est faible, ils se
sentent coupables.
En effet, si l'un d'eux te voit attablé dans le temple d'une idole, toi qui as
cette connaissance, est-ce un exemple constructif pour cet homme qui a la
conscience faible ? Ne vas-tu pas le pousser à manger de la viande
offerte aux idoles ?
Et la connaissance que tu as va faire périr le faible, ce frère pour qui le
Christ est mort.
Ainsi, en péchant contre vos frères, et en blessant leur conscience qui est
faible, vous péchez contre le Christ lui-même.
C'est pourquoi, si une question d'aliments doit faire tomber mon frère, je ne
mangerai plus jamais de viande, pour ne pas faire tomber mon frère.
Psaume 139(138),1-3.13-14.23-24.
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres
mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.
C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis :
étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.
Scrute-moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée éprouve-moi, tu connaîtras mon cœur.
Vois si je prends le chemin des idoles, et conduis-moi sur le chemin
d’éternité
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 6,27-38.
Jésus déclarait à la foule : « Je vous le dis, à vous qui
m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous
calomnient.
A celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre. A celui qui te prend ton
manteau, laisse prendre aussi ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous
attendre ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance
pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu'on vous rendra, quelle reconnaissance
pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu'on
leur rende l'équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en
retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu
très-haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne
serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée,
débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous
vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Isaac le Syrien (7ème siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, no. 81 (trad. AELF ; cf trad. Touraille, DDB
1981, p. 395)
N'essaie pas de distinguer celui qui est digne de celui qui ne l'est
pas. Que tous les hommes soient égaux à tes yeux pour les aimer et les servir.
Ainsi tu pourras les amener tous au bien. Le Seigneur n'a-t-il pas partagé la
table des publicains et des femmes de mauvaise vie, sans éloigner de lui les
indignes ? Ainsi tu accorderas les mêmes bienfaits, les mêmes honneurs à
l'infidèle, à l'assassin, d'autant plus que lui aussi est un frère pour toi,
puisqu'il participe à l'unique nature humaine. Voici, mon fils, un
commandement que je te donne : que la miséricorde l'emporte toujours dans ta
balance, jusqu'au moment où tu sentiras en toi la miséricorde que Dieu éprouve
envers le monde.
Quand l'homme reconnaît-il que son cœur a atteint la pureté ? Lorsqu'il
considère tous les hommes comme bons sans qu'aucun lui apparaisse impur et
souillé. Alors en vérité il est pur de cœur (Mt 5,8)...
Qu'est-ce que cette pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du
cœur à l'égard de l'univers entier. Et qu'est-ce que la miséricorde du cœur ?
C'est la flamme qui l'embrase pour toute la création, pour les hommes, pour
les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour tout être créé. Quand il
songe à eux ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes
d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend
incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre
affliction endurée par une créature. C'est pourquoi la prière accompagnée de
larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que
sur les ennemis de la vérité, ou sur ceux qui lui nuisent, pour qu'ils soient
gardés et purifiés. Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de
l'homme, à l'image de Dieu.