jeudi 06 mai 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le jeudi de la 5e
semaine de Pâques
Saint(s) du jour : Ste
Prudence, Religieuse augustine à Côme (+1492)
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Thomas de Celano :
«
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous »
Livre des Actes des
Apôtres 15,7-21.
Comme la conversion des païens provoquait, dans l'Église de Jérusalem, des
discussions assez graves, Pierre se leva et dit aux Apôtres et aux Anciens:
"Frères, vous savez bien comment Dieu a manifesté son choix parmi vous dès les
premiers temps: c'est par moi que les païens ont entendu la parole de
l'Evangile et son venus à la foi.
Dieu, qui connaît le coeur des hommes, leur a rendu témoignage en leur donnant
l'Esprit Saint tout comme à nous ;
sans faire aucune distinction entre eux et nous, il a purifié leurs coeurs par
la foi.
Alors, pourquoi mettez-vous Dieu à l'épreuve en plaçant sur les épaules des
disciples un joug que nos pères et nous-mêmes n'avons pas été capables de
porter ?
Oui, c'est par la grâce du Seigneur Jésus, nous le croyons, que nous avons été
sauvés, de la même manière qu'eux. »
Toute l'assemblée garda le silence, puis on écouta Barnabé et Paul rapporter
tous les signes et les prodiges que Dieu avait accomplis par eux chez les
païens.
Quand ils eurent terminé, Jacques prit la parole : « Frères, écoutez-moi.
Simon-Pierre vous a rapporté comment, dès le début, Dieu a voulu prendre chez
les nations païennes un peuple qui serait marqué de son nom.
C'est ce que confirment les paroles des prophètes, puisqu'il est écrit :
Après cela, je reviendrai pour reconstruire la demeure de David, qui s'est
écroulée ; je reconstruirai ce qui était en ruines, je le relèverai ;
alors, le reste des hommes cherchera le Seigneur, ainsi que les nations
païennes sur lesquelles mon nom a été prononcé. Voilà ce que dit le Seigneur.
Il réalise ainsi ses projets,
qui sont connus depuis toujours.
Je suis donc d'avis de ne pas surcharger ceux des païens qui se convertissent
à Dieu,
mais de leur écrire qu'ils doivent s'abstenir des souillures de l'idolâtrie,
des unions illégitimes, de la viande non saignée et du sang.
En effet, depuis les temps les plus anciens Moïse a, dans chaque ville, des
gens qui proclament sa Loi, puisqu'on en fait la lecture chaque sabbat dans
les synagogues. »
Psaume 96(95),1-3.10.
Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom ! De jour en jour, proclamez son
salut,
racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles
!
Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! » Le monde, inébranlable,
tient bon. Il gouverne les peuples avec droiture.
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Jean 15,9-11.
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples :
« Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure
dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés
de joie.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Thomas de Celano (vers 1190-vers 1260), biographe de St François et de Ste
Claire
Vita Secunda de St François, § 125 et 127 (trad. Debonnets et Vorreux,
Documents, p.430)
Saint François affirmait : « Contre toutes les machinations et les ruses
de l'ennemi, ma meilleure défense c'est encore l'esprit de joie. Le diable
n'est jamais si content que lorsqu'il a pu ravir à un serviteur de Dieu la
joie de son âme. Il a toujours une réserve de poussière qu'il souffle dans la
conscience par quelque soupirail, afin de rendre opaque ce qui est pur ; mais
dans un coeur gonflé de joie, c'est en vain qu'il essaie d'introduire son
poison mortel. Les démons ne peuvent rien contre un serviteur du Christ qu'ils
trouvent plein de sainte allégresse ; tandis qu'une âme chagrine, morose et
déprimée se laisse facilement submerger par la tristesse ou accaparer par de
faux plaisirs. »
Voilà pourquoi lui-même s'efforçait de garder toujours le coeur joyeux,
de conserver cette huile d'allégresse dont son âme avait reçu l'onction (Ps
44,8). Il avait grand soin d'éviter la tristesse, la pire des maladies, et
quand il sentait qu'elle commençait à filtrer dans son âme, il avait aussitôt
recours à la prière. « Au premier trouble, disait-il, le serviteur de Dieu
doit se lever, se mettre en prière et demeurer face au Père tant que ce
dernier ne lui aura pas fait retrouver la joie de celui qui est sauvé » (Ps
50,14)...
De mes propres yeux, je l'ai parfois vu ramasser à terre un morceau de
bois, le poser sur son bras gauche et le racler d'une baguette tendue comme
s'il promenait un archet sur la viole ; il mimait ainsi l'accompagnement des
louanges qu'il chantait au Seigneur en français.