vendredi 24 octobre 2008
Le chapelet d'une Mère (II)
Quelques années plus tard, la volonté de Dieu appela ce jeune prêtre
comme aumônier dans un hôpital. Un jour, on y amena un pauvre malade
qui s'écria tout d'abord en entrant: "Ne me parlez jamais de religion,
je suis un incrédule et ne crois à rien." Cependant l'aumônier le
visita avec bonté, mais il se vit repousser avec dédain.
Alors, il lui dit :
- Eh bien! mon ami, je vais réciter un chapelet pour vous.
- Ne me parlez pas de chapelet, répond le malade.
- Mais cette prière ne peut que vous faire du bien.
- Au contraire, Monsieur l'Abbé, le chapelet est la cause de mon malheur.
- Comment cela, mon ami ? Que voulez-vous dire par là ?
-
Je vais vous le dire, puisque vous le désirez. Dans mon enfan ce, ma
mère me faisait réciter le chapelet avec elle, tous les jours. Devenu
grand, je dus aller en ville apprendre un métier. Là, de mauvais
camarades m'entraînèrent au mal, au mépris de la loi de Dieu. J'étais
dans ces mauvaises dispositions, lorsque je fus rappelé à la maison. Ma
mère était mourante. Pour ne pas lui faire de la peine, je dissimulais
et lui promis tout de même de dire une partie du rosaire, autant que
possible chaque jour. Ma pauvre mère me donna alors son chapelet. Après
son enterrement, je retournai à l'atelier. Mais en chemin, le démon me
mit dans l'esprit cette pensée : "Débarrasse-toi de ce chapelet et
jette-le à terre". Je le fis et le rejetai avec mépris sur la route.
Mais depuis lors, je suis toujours malheureux et je me crois maudit.
Le prêtre très ému lui-même demanda : "En quel mois et quelle
année, cela s'est-il passé ? Sur la réponse précise du malade, le
prêtre tire le chapelet de sa poche et dit : "Mon ami,
reconnaîtriez-vous ce chapelet ?" Le malade ne put que jeter ce cri :
"C'est le chapelet de ma mère !"
Alors il le saisit avec amour et l'embrassa longuement en pleurant.
- Eh bien! reprit l'aumônier, ce chapelet, que vous appelez la cause de
votre malheur, a été pour moi la cause de mon bonheur, je lui dois
d'être prêtre. Maintenant, mon ami, il va devenir l'occasion de votre
bonheur.
- Oui, Monsieur l'abbé, je veux me confesser.
- Demain, je viendrai vous administrer les derniers sacrements. En
attendant, je vous laisse le chapelet pour réparer votre faute; je le
reprendrai plus tard.
Quelques jours âpres, le malade mourait en baisant le chapelet
de sa mère, heureux et sanctifié... Mais le prêtre reprit son pauvre
petit chapelet, et ce cher souvenir ne le quitte jamais.
Extrait de Sacerdoce et Rénovation
cité dans le recueil marial du P. Albert Pfleger 1977
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.