vendredi 24 juillet 2009
Elle m'a injustement ravi l'âme qui comparaît devant vous (II)
La Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, répondit ainsi : « Ecoute,
Satan, ma réponse. Quand tu sortis des mains du Créateur, tu avais
l'intelligence de la justice qui est en Dieu dès l'éternité et sans
commencement. Tu as eu aussi la liberté d'agir à ton gré, et, bien que
tu aies préféré haïr Dieu que de lui donner ton coeur, tu sais
cependant ce que la justice exige. Or je te dis qu'il m'appartient plus
qu'à toi de présenter cette âme à Dieu, son Juge. Car, durant son
séjour sur la terre, elle m'a témoigné une grande affection; elle se
plaisait à se rappeler que Dieu a daigné me choisir pour sa Mère et
qu'il a voulu m'exalter au-dessus de toutes les créatures. La pensée
des privilèges dont Dieu a bien voulu m'honorer, lui inspirait un tel
amour qu'elle se disait souvent à elle-même :
«Je suis si heureuse de voir la Très-Sainte Vierge Marie plus chère à
Dieu que toutes les créatures, que pour rien au monde je ne donnerais
la joie que j'en ressens. Bien plus, je mets cette joie au-dessus de
tous les plaisirs de la terre, et s'il était possible que Marie perdît
un seul instant quelque chose de sa haute dignité, j'aimerais mieux,
s'il m'était donné de l'empêcher, être éternellement tourmentée dans
les abîmes de l'enfer que de le souffrir. Donc, gloire éternelle et
action de grâces infinies à Dieu, pour cette faveur singulière et cette
gloire immense qu'il a donnée à sa Bienheureuse Mère. »
Tu vois, Satan, dans quelles dispositions cet homme est mort. Que te
semble-t-il donc ? N'était-il pas juste que je prisse cette âme sous ma
protection devant le tribunal de Dieu, et pouvais-je la laisser tomber
entés mains pour partager tes supplices? »
Et Satan demanda de nouveau: « Pourquoi, ô Reine, à l'heure de l'agonie
de cette âme, nous avez-vous mis en fuite de telle sorte qu'aucun de
nous n'a pu ni la troubler ni l'effrayer?» La Vierge répliqua : « J'ai
fait cela à cause de l'ardent amour qu'elle me portait. »
Vie de Sainte Brigitte, tome II ch XXXI
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.