vendredi 23 janvier 2009
Le soldat protestant et l'Icône de Marie (I)
"1939". Nos troupes (allemandes) occupent une petite ville non loin de
Varsovie. Exténués après une marche forcée, nous nous installons dans
une maison bourgeoise. Nous ne demandons qu'à dormir malgré sifflements
de balles et explosions de bombes. Cependant celles-ci deviennent de
plus en plus fréquentes et violentes...
Tout à coup, un craquement épouvantable, le plafond s'effondre, ... une
explosion... des éclats d'obus... un nuage de poussière... Coincé entre
une poutre et des chaises cassées, à côté de camarades tués, je réussis
à me dégager et à reprendre souffle...
Toute la maison n'est plus que décombres. Seul, un pan de mur est resté
debout auquel est fixée, intacte, une icône, l'image de la Mère de Dieu
si vénérée par les catholiques. Elle tient un rosaire dans la main et
me regarde avec tendresse...
Moi-même, je suis protestant, élevé sans beaucoup de religion... Durant
la campagne, j'ai remarqué que la plupart de mes camarades catholiques
possédaient une image de la Vierge Marie ou un chapelet qu'ils
égrenaient avec confiance aux moments difficiles. J'étais en train de
considérer l'image lorsqu'une seconde bombe s'annonçait.
Instinctivement je me précipite vers le coin du pan de mur, je décroche
l'icône et la presse sur mon coeur. La bombe explose avec fracas et ses
éclats tuent trois de mes camarades.
Saarbrucken, le 22. 11. 1948 (d'après A. Dewald).
Rapporté et traduit par le Frère Albert Plfeger, mariste dans son Recueil marial 1980
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.