vendredi 16 janvier
La Nativité éclairée par L'Ancien Testament (I)
Une vigne aux beaux sarments (Os 10,1, Ps 128,3) a germé du sein
d'Anne, mère de Marie, et elle a produit un raisin plein de douceur,
source de nectar jaillissant pour les habitants de la terre en vie
éternelle. Joachim et Anne se firent des semailles de justice et
récoltèrent un fruit de vie. Ils se sont éclairés de la lumière de la
connaissance, ils ont cherché le Seigneur et il leur vint un fruit de
justice (Os 10,12 ; Is 61,11). Que la terre prenne confiance ! Enfants
de Sion, réjouissez-vous dans le Seigneur votre Dieu, car le désert a
verdoyé (Jl 2,21-23) : celle qui était stérile a porté son fruit.
Joachim et Anne, comme des montagnes mystiques, ont fait couler le vin
doux.
Sois dans l'allégresse, Anne bienheureuse, d'avoir enfanté une femme.
Car cette femme sera Mère de Dieu, porte de la lumière, source de vie,
et elle réduit à néant l'accusation qui pesait sur la femme. Le visage
de cette femme, les hommes riches du peuple l'imploreront. Devant cette
femme les rois des nations se prosterneront en lui offrant des
présents. Cette femme, tu l'amèneras à Dieu, le Roi universel, parée de
la beauté de ses vertus comme de franges d'or, ornée de la grâce de
l'Esprit, et dont la gloire est au-dedans (Ps 45,13-14). La gloire de
toute femme, c'est l'homme, qui lui est donné du dehors : mais la
gloire de la Mère de Dieu est intérieure, elle est le fruit de son
sein. Ô femme tout aimable, trois fois heureuse ! Tu es bénie entre les
femmes, et béni est le fruit de ton sein.
Saint Jean Damascène,
Homélie sur la Nativité, SC 80, § 9-10