vendredi 13 juin 2008
Les 3 ducats - extrait des « Contes de la Vierge » (I)
C'était un homme comme vous et moi, un homme ni meilleur ni pire, un
pauvre diable de pécheur. Qu'avait-il fait ? Je n'en sais rien. Une
faute plus grave que les autres, un péché plus gros que les autres, un
jour où Dieu, sans doute, l'avait abandonné trop longtemps à lui-même.
Et on le menait au gibet de la bonne ville de Toulouse entre le
bourreau et les Consuls, au milieu d'une foule de curieux et de
méchants garçons, accourus sans doute pour voir ce qui les attendait
demain. Or, ce jour-là, le roi René faisait son entrée à Toulouse, avec
la belle Aude, qu'il venait d'épouser dans un pays voisin. En passant
devant le gibet, la Reine vit le condamné déjà juché sur l'escabeau, la
tête engagée dans la corde. Elle ne put retenir un cri et se cacha la
tête dans les mains.
Le Roi arrêta tout son monde, fit signe au bourreau de surseoir, et se tournant vers les Consuls :
- Messieurs les Consuls, dit-il, la Reine vous demande, en souhait de
bienvenue, qu'il vous plaise de lui accorder la grâce de cette homme.
Mais les Consuls répondirent :
- Sire, cet homme a commis un crime pour lequel il n'est point de
pardon, et quelque soit notre désir d'être agréable à madame la Reine,
la loi exige qu'il soit pendu.
- Y a-t-il donc au monde une faute qui ne puisse être pardonnée ? demanda timidement la belle Aude.
- Certes non ! répondit un Conseiller du Roi. Et il fit remarquer que,
selon la coutume du pays de Toulouse, tout condamné pouvait se racheter
pour la somme de mille ducats.
- C'est vrai, répondirent les Consuls. Mais où voulez-vous que ce gueux trouve pareille somme ?
Extrait des « Contes de la Vierge »
MDN Productions
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.