vendredi 03 juillet 2009
La seule vraiment enfant
Mais remarque bien maintenant, petit : la Sainte Vierge n'a eu ni
triomphe, ni miracles. Son Fils n'a pas permis que la gloire humaine
l'effleurât, même du plus fin bout de sa grande aile sauvage.
Personne n'a vécu, n'a souffert, n'est mort aussi simplement et dans
une ignorance aussi profonde de sa propre dignité, d'une dignité qui la
met pourtant au-dessus des anges. Car enfin elle était née sans péché,
quelle solitude étonnante! Une source si pure, si limpide, si limpide
et si pure, qu'elle ne pouvait même pas y voir refléter sa propre
image, faite pour la seule joie du Père - ô solitude sacrée !
Les antiques démons familiers de l'homme, maîtres et serviteurs tout
ensemble, les terribles patriarches qui ont guidé les premiers pas
d'Adam au seuil du monde maudit, la ruse et l'orgueil, tu les vois qui
regardent de loin cette créature miraculeuse placée hors de leur
atteinte, invulnérable et désarmée.
Georges Bernanos (1888-1948)
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.