samedi 02 janvier 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Férie du temps de Noël (2 janv.)
Saint(s) du jour : St Basile le Grand, docteur (+ 379) - Mémoire, Saint Grégoire de Nazianze (+ 389) - Mémoire, Saint Macaire, anachorète († 394)
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Jean Scot Erigène : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c'est lui qui vient derrière moi »
Première lettre de saint Jean 2,22-28.
Mes biens-aimés, le menteur n'est-il pas celui qui refuse d'admettre que Jésus est le Christ ? C'est celui-là l'Anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils, car celui qui refuse le Fils se sépare du Père, et celui qui reconnaît le Fils trouve en même temps le Père. Pour vous, gardez en vous-mêmes ce que vous avez entendu depuis le commencement. Si ce que vous avez entendu depuis le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père. Et ce que le Fils lui-même nous a promis, c'est la vie éternelle. Voilà ce que j'avais à vous dire au sujet de ceux qui cherchent à vous égarer. Mais elle demeure en vous, l'onction par laquelle il vous a consacrés, et vous n'avez pas besoin qu'on vous instruise. Vous êtes instruits de tout par cette onction, qui est vérité et non pas mensonge : suivant ce qu'elle vous a enseigné, vous demeurez en lui. Et maintenant, mes petits enfants, demeurez en lui ; ainsi, quand il paraîtra, nous aurons de l'assurance, et nous serons sans honte devant lui, lors de sa venue.
Psaume 98(97),1-4.
Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ; par son bras très saint, par sa main puissante, il s'est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ;
il s'est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d'Israël ; la terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez ;
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,19-28.
Voici quel fut le témoignage de Jean Baptiste, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. - Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. » Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Jean Scot Erigène (?-v. 870), bénédictin irlandais
Homélie sur le Prologue de Jean, ch. 15 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 168 ; cf SC 151, p. 275)
Comme il est logique, c'est Jean l'évangéliste qui introduit Jean Baptiste dans son discours sur Dieu, « l'abîme appelant l'abîme » à la voix des mystères divins (Ps 41,8) : l'évangéliste raconte l'histoire du précurseur. Celui qui a reçu la grâce de connaître « le Verbe au commencement » (Jn 1,1) nous renseigne sur celui qui a reçu la grâce de venir en avant du Verbe incarné... Il ne dit pas simplement : il y eut un envoyé de Dieu, mais « il y eut un homme » (Jn 1,6). Il parle ainsi afin de distinguer le précurseur, qui participe seulement de l'humanité, et l'homme qui, unissant étroitement en lui divinité et humanité, est venu ensuite ; afin de séparer la voix qui passe du Verbe qui demeure toujours de façon immuable ; afin de suggérer que l'un est l'étoile du matin qui apparaît à l'aube du Royaume des cieux, et de déclarer que l'autre est le Soleil de justice qui lui succède (Ml 3,20). Il distingue le témoin de celui qui envoie, la lampe vacillante de la lumière splendide qui remplit l'univers (cf Jn 5,35) et qui, pour le genre humain tout entier, dissipe les ténèbres de la mort et des péchés...
« Un homme fut envoyé. » Par qui ? Par le Dieu Verbe qu'il a précédé. Sa mission était d'être précurseur. C'est dans un cri qu'il envoie sa parole devant lui : « A travers le désert, une voix crie » (Mt 3,3). Le messager prépare l'avènement du Seigneur. « Son nom était Jean » (Jn 1,6) : la grâce lui a été donnée d'être le précurseur du Roi des rois, le révélateur du Verbe inconnu, le baptiseur en vue de la naissance spirituelle, le témoin, par sa parole et son martyre, de la lumière éternelle.