Reflexion sur la décoration du temps de carême
« Ils ont des yeux et ne voient pas… »
Depuis le mercredi des
cendres, nos yeux se laissent interroger par ce décor presque, atypique, qui
requiert explication pour ne pas laisser certains s’installer à l’enseigne du
nivellement et de perceptions peut-être ‘erronées’. Nous sommes conviés à
l’école du symbolisme avec, il est vrai, ses risques d’erreurs dans les
interprétations.
Enumérons ce qui capte
l’attention : un bois mort ou un tronc d’arbre sec ; un globe ;
trois pierres ; deux canaris ; des lianes…
UN BOIS MORT/ UN TRONC D’ARBRE SECHE
Nous
savons que l’un des thèmes majeurs ou l’une des images fortes du carême
est : LE DESERT.
* le désert est le lieu du manque, de l’épreuve…
le manque d’eau met la vie en difficulté et va jusqu’à causer la mort… Cet
aspect dramatique traverse tout le temps de carême. C’est le combat entre la
vie et la mort.
Au
désert, l’homme fait l’expérience de sa fragilité ; il est alors appelé à
aller à l’essentiel. Et cela requiert que l’homme accepte de se délester de certaines choses qui ont
senteur de fioritures, de banalités…
Au
désert, la vie est mise en veilleuse… notre humanité est représentée par le
globe et l’arbre sec,le bois sec…Nous sommes
comme les ossements desséchés dont parle le livre d’Ezéchiel (Ez 37).
L’habitude a atrophié notre foi ; la routine nous a sclérosés… Mais Dieu, lui,
veut nous reconquérir.
L’AUTEL/ TROIS PIERRES DE TERRE SAINTE
L’arbre mort doit
reverdir…les ossements vont recevoir un souffle de vie…grâce à Dieu dont la
présence est matérialisée par trois pierres et l’autel.
TROIS PIERRES qui soutiennent discrètement le globe. Le chiffre (3)
évoque
L’AUTEL…L’arbre sec et le globe adossés à l’autel évoque
l’impérieuse nécessité pour l’Homme de s’adosser à Dieu pour revivre, pour
reverdir…Et l’autel, gardant sa blancheur permanente (quel que soit le temps
liturgique), nous donne de nous laisser irradier par les lointaines mais déjà
suffisantes lueurs de pâques…la joie de pâques se propose à l’humanité
moribonde…Il faut accepter de marcher vers pâques, de tendre vers la résurrection, de postuler
pour une civilisation de
LE CANARI
LE CANARI ?
Lui a un symbolisme ambivalent :
*
C’est un réceptacle et donc qui a un
fond…il symbolise l’abîme où Dieu
veut enfouir nos péchés symbolisés par LES LIANES
qui nous retiennent captifs…En ce temps de carême, Dieu voudrait y déverser
tous nos péchés…
* De ce fond qui peut
représenter la profondeur de notre déchéance ou la profondeur de notre
enlisement dans le mal, Dieu peut nous en extraire. Une bonne adresse nous est
indiquée par ailleurs : celle de Marie…Pourquoi pas un carême
marial ?
* Le canari évoque aussi l’eau (en lien avec le contenu). Il va alors symboliser nos avidités,
nos
soifs, nos attentes…que Dieu seul peut étancher…Le canari au pied de la
vierge ramène à Cana… « Ils
n’ont plus de vin. » (Jn
2,1-11)