mercredi 18 novembre 2009
L'Évangile de l'Enfance selon Saint Matthieu (IV)
Les femmes n'avaient point de place dans les généalogies d'alors. Elles
n'étaient point tenues pour « engendrantes », ni comptées comme «
génération ». D'elles, on disait qu'elles concevaient et enfantaient :
à la rigueur qu'elles engendraient pour leur mari, en référence à
celui-ci (Lc 1, 13, nous avons analysé cette particularité).
Ici Matthieu est insolite et contraste avec Luc. De manière
assez étrange, car ce dernier qui a mis en vive lumière les femmes de
l'Evangile, plus que tous les autre évangélistes, ne souffle mot de
Marie dans sa généalogie (3, 23-38) : c'est une généalogie sans mère.
Alors pourquoi Matthieu plus tributaire des préjugés masculins, donne-t-il une place clé à Marie ?
Il ne dit pas que Marie a engendré le Christ. S'il la mentionne, c'est
moins comme origine biologique du Christ que comme signe et témoin de
l'action transcendante de Dieu qu'il exprimera en 1, 18 et 20. C'est à
ce titre qu'il va préciser son rôle, sans rien nous dire de sa
personne, de sa grâce, de ses sentiments, de ses mérites, à la
différence de Luc 1. Il la situe, comme signe de Dieu et seule origine
humaine du Christ, en un sens qu'il n'explicite pas, mais circonscrit
de manière significative.
La place de l'engendrant, Matthieu la laisse vide, pour ne référer le Christ qu'à Dieu son Père (...)
C'est comme signe humain de cette exclusive paternité divine, plus
encore que comme origine humaine et biologique du Christ, que Marie est
mentionnée et comptée dans la généalogie de Matthieu, à titre
singulier, et profondément théologique.
Je vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.