mercredi 18 août 2010
Comment Marie conduisit un moine au Christ Rédempteur (II)
La croix sainte, la statue de la Vierge et celle de saint Gengoul
furent placées où il avait été convenu. L’église était presque achevée.
Deux hautes tours flanquaient le portail. Norbert, animé d’un zèle
fervent pour la maison de Dieu, passait ses journées sur les toits, au
milieu de l’aérienne forêt de pierre.
Même un soir, il ne redescendit point. Il était au sommet de l’une des
tours, sur une plate-forme dont la balustrade n’était pas encore posée.
Il chercha s’il pourrait voir, de si haut, la statue de la chère
Vierge. Il se pencha, et, bien au-dessous de lui, crut distinguer les
deux mains tendues hors de la niche. Il se pencha un peu plus ; son
pied glissa, il tomba avec un grand cri. Dans sa chute, il rencontra un
échafaudage, rebondit sur le plancher, et fut renvoyé vers le pignon
pointu de la façade, où s’élevait la croix de pierre. De ses deux mains
il s’agrippa aux bras du crucifié ; et son corps pendit dans le vide le
long de la grande croix.
Là, face à face avec le Christ, les cheveux hérissés d’épouvante, il le
suppliait, humblement et furieusement, de le sauver. Puis, il se mit à
crier de toutes ses forces : mais les bons moines, étant en paix avec
Dieu, dormaient d’un sommeil si profond, que personne ne l’entendit.
– Ah ! Jésus, tu te venges ! au secours, Vierge Marie !
Et, de nouveau, il tomba...
Il tomba, sans se faire aucun mal, sur les deux paumes de marbre de la
Vierge. Les mains miséricordieuses se relevèrent un peu pour le
retenir. Il s’y endormit comme un enfant dans son berceau... À
l’aurore, les moines l’aperçurent. On dressa de longues échelles. Quand
on arriva près de lui pour le délivrer, il dormait encore.
– Pourquoi me réveillez-vous ? dit-il.
Il ne conta à personne le rêve qu’il avait fait dans les bras de la
Vierge, ni ce qu’elle lui avait dit. Mais, à partir de cette nuit-là,
il montra une dévotion très exacte pour le Christ Rédempteur, et vécut
dans la plus haute sainteté.
Jules Lemaître. (1853-1914)
L’imagier
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.