mercredi 13 mai 2009
Une main a tiré, une autre a guidé la balle (I)
Le 13 mai, le Saint-Père avait déjeuné avec le Pr Lejeune, son épouse
et un autre invité, puis il se rendit place Saint Pierre pour
l'audience générale, dans la plus grande tranquillité. Alors qu'il
faisait le tour de la place et approchait de la porte de bronze, le
Turc Mehmet Ali Agça a tiré sur lui, le blessant au ventre, au coude
droit et à l'index de la main gauche.
Une balle a touché l'index avant de traverser l'abdomen. J'étais assis
comme d'habitude derrière le Saint-Père, et la balle, malgré sa force,
est tombée entre nous, dans l'auto, à mes pieds. L'autre blessait le
coude droit, brûlait la peau et allait blesser d'autres personnes.
Qu'ai-je pensé? Personne ne croyait qu'une telle chose fût possible,
et, bouleversé, je n'ai pas compris tout de suite.
Le bruit avait été assourdissant. Tous les pigeons se sont
envolés. Quelqu'un avait tiré. Mais qui ? Et j'ai vu que le Saint-Père
était touché. Il vacillait mais on ne voyait sur lui ni sang ni
blessure. Alors j'ai demandé: "Où?" Il m'a répondu: "Au ventre." J'ai
encore demandé: "Est-ce douloureux?" Il a répondu: "Oui". Le Saint-Père
était à demi assis, penché sur moi dans l'auto, et c'est ainsi que nous
avons rejoint une ambulance. Le Saint-Père ne nous regardait pas. Les
yeux fermés, il souffrait beaucoup et répétait de courtes prières. Si
je me souviens bien, c'était surtout: "Marie, ma mère! Marie, ma mère!"
Le Dr Buzzonetti, un infirmier, frère Camille, étaient avec
moi dans l'ambulance. Elle roulait très vite, sans aucun accompagnement
de police. Sa sirène s'était détraquée après quelques centaines de
mètres. Le trajet qui en temps ordinaire demande au moins une
demi-heure a pris huit minutes, et dans la circulation romaine ! Plus
tard, le Saint-Père m'a dit qu'il état resté conscient jusqu'à
l'hôpital, que là seulement, il avait perdu connaissance, et qu'il
avait été tout le temps convaincu que ses blessures n'étaient pas
mortelles.
D'après le témoignage de Mgr Stanislas Dziwisz,
rapporté par André Frossard "N'ayez pas peur. Dialogue avec Jean-Paul II"
(Robert Laffont, Paris, 1982) - p.333 à 345.
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen