mercredi 06 février 2008
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie
éternelle. Jn 6, 68
Le mercredi des Cendres
Saint(s) du jour : Ste Dorothée, vierge et martyre (+ 304), Sts martyrs au Japon (+ 1597)
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Pape Benoît XVI: Le carême, un chemin vers la vraie liberté
Livre de Joël 2,12-18.
Parole du Seigneur :«Revenez à moi de tout votre coeur, dans le jeûne, les larmes et le deuil !» Déchirez vos coeurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et vous combler de ses bienfaits :ainsi vous pourrez offrir un sacrifice au Seigneur votre Dieu. Sonnez de la trompette dans Jérusalem :prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons !Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! Entre le portail et l'autel, les prêtres, ministres du Seigneur, iront pleurer et diront :« Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n'expose pas ceux qui t'appartiennent à l'insulte et aux moqueries des païens !Faudra-t-il qu'on dise :'Où donc est leur Dieu ?' » Et le Seigneur s'est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple.
Psaume 51(50),3-4.5-6.12-13.14.17.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,20-21.6,1-2.
Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c'est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu. Et puisque nous travaillons avec lui, nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Car il dit dans l'Écriture : Au moment favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or, c'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.
« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle : quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et les carrefours pour bien se montrer aux hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle : ils se composent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Pape Benoît XVI
Audience générale du 21/02/07 (trad. DC 2376, p. 266 © Libreria Editrice Vaticana)
Depuis les origines, le Carême a été vécu comme un temps de préparation immédiate au baptême, lequel était solennellement administré pendant la Vigile pascale. Le Carême entier était une marche vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ, ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais le baptême n'est pas toujours à l'oeuvre dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi le Carême est un catéchuménat renouvelé par lequel nous allons de nouveau vers notre baptême, pour le redécouvrir, pour le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. C'est donc une occasion pour « re-devenir » chrétiens, selon un processus constant de changement intérieur et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ.
La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais elle est un processus, un chemin intérieur de toute la vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut pas se limiter à une période particulière de l'année ; elle est un chemin de chaque jour, qui doit embrasser la globalité de l'existence, chaque jour de notre vie... Se convertir, qu'est-ce donc en réalité ? Se convertir, c'est chercher Dieu, marcher avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils Jésus Christ ; ce n'est pas un effort d'auto-réalisation, parce que l'être humain n'est pas l'architecte de son propre destin éternel. Ce n'est pas nous qui nous sommes faits. C'est pourquoi la réalisation personnelle est en réalité une contradiction, et même, elle est encore trop peu pour nous. Nous avons une destinée plus élevée. Nous pourrions dire que la conversion consiste justement à ne pas se considérer comme le « créateur » de nous-mêmes et à découvrir par là la vérité, parce que nous ne sommes pas nos propres auteurs. La conversion consiste dans la libre et amoureuse acceptation de notre dépendance en toute chose de Dieu notre vrai Créateur, une dépendance d'amour. Ce n'est pas une entrave, c'est la liberté.