lundi 27 septembre 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le lundi de la 26e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St
Vincent de Paul, prêtre et fondateur (1581-1660) - Mémoire
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Jean Cassien :
«
Celui entre vous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand »
Livre de Job
1,6-22.
Le jour où les fils de Dieu se rendaient à l'audience du Seigneur, Satan (ce
qui veut dire : l'Adversaire) vint aussi avec eux.
Le Seigneur lui dit : « D'où viens-tu ? - J'ai rôdé sur la
terre et je l'ai parcourue. »
Le Seigneur reprit : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il
n'a pas son pareil sur la terre : c'est un homme intègre et droit, qui
craint Dieu et s'écarte du mal. »
L'Adversaire riposta : « Est-ce que sa crainte de Dieu est
désintéressée ?
N'as-tu pas élevé une clôture pour le protéger, lui, sa maison et tout ce
qu'il possède ? Tu as béni son travail, et ses troupeaux se multiplient
dans le pays.
Étends seulement la main, et touche à tout ce qu'il possède : je parie
qu'il te maudira en plein visage ! »
Le Seigneur dit à l'Adversaire : « Soit ! Tu as pouvoir sur
tout ce qu'il possède, mais tu ne porteras pas la main sur lui. » Et
l'Adversaire se retira.
Le jour où les fils et les filles de Job étaient en train de festoyer et de
boire du vin dans la maison de leur frère aîné,
un messager arriva auprès de Job et lui dit : « Les bœufs étaient en
train de labourer et les ânesses étaient au pâturage non loin de là.
Les Bédouins se sont jetés sur eux et les ont enlevés, et ils ont massacré tes
serviteurs. Moi seul, j'ai pu m'échapper pour te l'annoncer. »
Il parlait encore quand un autre survint et lui dit : « Le feu du
ciel est tombé, il a brûlé troupeaux et serviteurs et les a dévorés. Moi seul,
j'ai pu m'échapper pour te l'annoncer. »
Il parlait encore quand un troisième survint et lui dit : « Trois
bandes de Chaldéens se sont emparées des chameaux, il les ont enlevés et ils
ont massacré tes serviteurs. Moi seul, j'ai pu m'échapper pour te
l'annoncer. »
Il parlait encore quand un quatrième survint et lui dit : « Tes fils
et tes filles étaient en train de festoyer et de boire du vin dans la maison
de leur frère aîné,
lorsqu'un ouragan s'est levé du fond du désert et s'est rué contre la maison.
Ébranlée aux quatre coins, elle s'est écroulée sur les jeunes gens, qui sont
tous morts. Moi seul, j'ai pu m'échapper pour te l'annoncer. »
Alors Job se leva, il déchira son manteau et se rasa la tête, il se jeta à
terre et se prosterna.
Puis il dit : « Nu je suis sorti du ventre de ma mère, nu j'y
retournerai. Le Seigneur avait donné, le Seigneur a repris : Que le nom
du Seigneur soit béni ! »
Au milieu de tous ces malheurs, Job ne commit pas de péché. Il n'eut pas la
folie de faire des reproches à Dieu.
Psaume
17,1.3-5.7.
Seigneur, écoute la justice ! Entends ma plainte, accueille ma
prière : mes lèvres ne mentent pas.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit, tu m'éprouves, sans rien
trouver ; mes pensées n'ont pas franchi mes lèvres.
Pour me conduire selon ta parole, j'ai gardé le chemin prescrit ;
j'ai tenu mes pas sur tes traces : jamais mon pied n'a trébuché.
Montre les merveilles de ta grâce, toi qui libères de l'agresseur ceux qui se
réfugient sous ta droite.
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 9,46-50.
Une discussion s'éleva entre les disciples pour savoir qui était le plus grand
parmi eux.
Mais Jésus, connaissant la discussion qui occupait leur pensée, prit un
enfant, le plaça à côté de lui
et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, c'est moi
qu'il accueille. Et celui qui m'accueille accueille aussi celui qui m'a
envoyé. Et celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui
est grand. »
Jean, l'un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu
quelqu'un chasser les esprits mauvais en ton nom, et nous avons voulu l'en
empêcher, car il n'est pas avec nous pour te suivre. »
Jésus lui répondit : « Ne l'empêchez pas : celui qui n'est pas
contre vous est pour vous. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Jean Cassien (v. 360-435), fondateur de monastère à Marseille
Conférences n° 15, 6-7 (trad. SC 54, p. 216 rev.)
« Venez, dit le Christ à ses disciples, et apprenez de moi », non pas
certes à chasser les démons par la puissance du ciel, ni à guérir les lépreux,
ni à rendre la lumière aux aveugles, ni à ressusciter les morts...; mais,
dit-il, « Apprenez de moi ceci : que je suis doux et humble de cœur » (Mt
11,28-29). Voilà, en effet, ce qu'il est possible à tous d'apprendre et de
pratiquer. Mais de faire des signes et des miracles, cela n'est pas toujours
nécessaire, ni avantageux à tous, et n'est pas accordé non plus a tous.
C'est donc l'humilité qui est la maîtresse de toutes les vertus, le
fondement inébranlable de l'édifice céleste, le don propre et magnifique du
Sauveur. Celui qui la possède pourra faire, sans péril d'élèvement, tous les
miracles que le Christ a opérés, parce qu'il cherche à imiter le doux
Seigneur, non dans la sublimité de ses prodiges, mais dans la vertu de
patience et d'humilité. Par contre, pour celui qui est impatient de commander
aux esprits immondes, de rendre la santé aux malades, de montrer aux foules
quelque signe merveilleux, il peut bien invoquer le nom du Christ au milieu de
toute son ostentation ; mais il est étranger au Christ, parce que son âme
orgueilleuse ne suit pas le maître de l'humilité.
Sur le point de retourner à son Père, voici le legs que le Seigneur a
fait à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous
les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » ;
et il ajoute aussitôt : « C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes
mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jn
13,34-35). Il est bien certain qu'à moins d'être doux et humble, on
n'observera pas cet amour.