lundi 26 janvier 2009
Marie, fille de David et d'Aaron ? (II)
L'Ecriture affirme nettement par Saint Paul que le Christ est, « issu
de la lignée de David selon la chair (sarx) » (Rm 1,3). D'ailleurs,
quand l'Ange dit à Marie que « le Seigneur donnera à son fils « le
trône de David son père » (Lc 1,32), Marie ne sursaute pas, alors
qu'elle « ne connaît pas d'homme ».
Cela correspond également au Psaume : "Le Seigneur l'a juré à David :
C'est le fruit sorti de tes entrailles que je mettrai sur le trône fait
pour toi » (Ps 132,11) ou aux prophéties de Samuel à David, rappelées
par Etienne : « C'est quelqu'un issu de ton sang que je mettrai sur ton
trône » (1 Sa 18,2 ; Ac 13,23). Selon Saint Jean, Saint Luc ou Saint
Paul, le Christ vient « de la semence (sperma) de David » (Jn 7,42, Ac
13,23, 2 Tim 2,8, Hb 7,14). Il est « le rejeton de la race de David »
selon l'Apocalypse (Ap 5,5 ou 22,16).
La Tradition penche du même côté depuis les origines. Marie a toujours
été vue comme le rameau de la souche de Jessé, père de David, qui donne
la fleur messianique (Is 11,1-10). Les évangiles apocryphes et
notamment le vénérable Protévangile de Jacques, affirment clairement
que Marie est de la maison de David. Les Pères depuis saint Ignace et
saint Justin tiennent ce fait pour acquis (Saint Ignace Ephésiens 18,2
; Saint Justin Dialogue avec Tryphon 43-45 ; pour un résumé de la
tradition patristique cf. Saint Thomas : ST IIIa q. 31 a 2-3). «
Puisque le même évangéliste nous dit que l'époux de Marie était Joseph,
que la mère du Christ était vierge, et que le Christ est de la
descendance de David, que reste-t-il à croire, sinon que Marie n'était
pas étrangère à la parenté de David ? » (Saint Augustin).
Il semble donc assez clair que Marie était fille de David. Par
ailleurs, n'était-elle pas aussi descendante d'Aaron puisqu'elle avait
pour parente Elisabeth, « descendante d'Aaron » (Lc 1,5) ? Saint
Grégoire de Naziance ou Saint Ephrem (?373) n'hésitaient pas à
l'affirmer : « Les paroles de l'ange à Marie : "Élisabeth, ta parente",
présente Marie comme étant de la maison de Lévi » (Commentaire du
Diatessaron n°25 de Saint Ephrem).
A la lumière de ces textes, une autre question se pose :
pourquoi Matthieu et Luc se privent-ils de mentionner clairement Marie
fille de David ? N'auraient-ils pas eu intérêt, pour souligner la
messianité de Jésus et la conception virginale, de mettre tout
naturellement en relief la filiation davidique de la Vierge ?
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.