lundi 19 juillet 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le lundi de la 16e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St
Arsène le Grand, ermite († c. 450)
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Saint Pierre Chrysologue :
Le
signe de Jonas
Livre de Michée
6,1-4.6-8.
Écoutez donc ce que le Seigneur me dit : Debout ! Engage un procès
devant les montagnes, que les collines entendent ta voix.
Montagnes, écoutez le procès du Seigneur, vous aussi, fondements inébranlables
de la terre. Car le Seigneur est en procès avec son peuple, il se porte partie
contre Israël :
Mon peuple, que t'ai-je fait ? En quoi t'ai-je fatigué ?
Réponds-moi.
Est-ce parce que je t'ai fait monter du pays d'Égypte, que je t'ai racheté de
la maison d'esclavage, et que je t'ai donné comme guides Moïse, Aaron et leur
sœur Myriam ?
L'homme qui entre dans le Temple pose cette question : « Comment
dois-je me présenter devant le Seigneur, me prosterner devant le
Très-Haut ? Dois-je me présenter avec de jeunes taureaux pour les immoler
en sacrifice ?
Pour lui plaire, faut-il offrir des centaines de béliers, verser de l'huile à
flots sur l'autel ? Faudra-t-il que j'offre mon fils aîné pour ma faute,
le fruit de mes entrailles pour mon péché ? »
Et il reçoit cette réponse : « Homme, le Seigneur t'a fait savoir ce
qui est bien, ce qu'il réclame de toi : rien d'autre que pratiquer la
justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu. »
Psaume
50,5.7-9.16-17.21.23.
« Assemblez, devant moi, mes fidèles, eux qui scellent d'un sacrifice
mon alliance. »
« Écoute, mon peuple, je parle ; Israël, je te prends à témoin. Moi,
Dieu, je suis ton Dieu !
« Je ne t'accuse pas pour tes sacrifices ; tes holocaustes sont
toujours devant moi.
Je ne prendrai pas un seul taureau de ton domaine, pas un bélier de tes
enclos.
Mais à l'impie, Dieu déclare : « Qu'as-tu à réciter mes lois, à
garder mon alliance à la bouche,
toi qui n'aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes
paroles ?
Voilà ce que tu fais ; garderai-je le silence ? « Penses-tu que
je suis comme toi ? Je mets cela sous tes yeux, et je t'accuse.
« Qui offre le sacrifice d'action de grâce, celui-là me rend
gloire : sur le chemin qu'il aura pris, je lui ferai voir le salut de
Dieu. »
Evangile de
Jésus-Christ selon saint Matthieu 12,38-42.
Quelques-uns des scribes et des pharisiens adressèrent la parole à
Jésus : « Maître, nous voudrions voir un signe venant de toi. »
Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame
un signe, mais, en fait de signe, il ne sera donné que celui du prophète
Jonas.
Car Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois
nuits ; de même, le Fils de l'homme restera au cœur de la terre trois
jours et trois nuits.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette
génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en
réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette
génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue de
l'extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien
plus que Salomon.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermon 3, PL 52, 303-306, CCL 24, 211-215 (trad. Thèmes et figures, DDB 1984,
p. 117)
Voilà que la fuite du prophète Jonas loin de Dieu (Jon 1,3) se change en
image prophétique, et ce qui est présenté comme un naufrage funeste devient le
signe de la Résurrection du Seigneur. Le texte même de l'histoire de Jonas
nous montre bien comment celui-ci réalise pleinement l'image du Sauveur. Il
est écrit que Jonas « s'enfuit loin de la face de Dieu ». Le Seigneur n'a-t-il
pas lui-même, pour prendre la condition et le visage de l'homme, fui la
condition et l'aspect de la divinité ? Ainsi le dit l'apôtre Paul : « Lui, qui
était de condition divine, n'a pas revendiqué son droit d'être l'égal de Dieu,
mais il se dépouilla lui-même, prenant la condition de serviteur » (Ph 2,6-7).
Celui qui est Seigneur a revêtu la condition de Serviteur ; pour passer
inaperçu dans le monde, pour être victorieux du démon, il s'est fui lui-même
dans l'homme... Dieu est partout : il est impossible de le fuir ; pour
« s'enfuir loin de la face de Dieu », non dans un lieu mais en quelque sorte
par l'aspect, le Christ s'est réfugié dans le visage de notre servitude
totalement assumé.
Le texte poursuit : « Jonas descendit à Joppé pour s'enfuir à Tarsis. »
Celui qui descend, le voici. « Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui
est descendu du ciel » (Jn 3,13). Le Seigneur est descendu du ciel vers la
terre, Dieu est descendu vers l'homme, la toute-puissance est descendue vers
notre servitude. Mais Jonas qui descendait vers le navire a dû y monter pour
voyager ; ainsi le Christ, descendu dans ce monde, est monté, par les vertus
et les miracles, dans le navire de son Église.