jeudi 30 octobre 2008
Le Rosaire de Grignion de Montfort
Missionnaire, Grignion de Montfort remontait la Seine dans une
embarcation où se pressaient au moins 200 personnes, plaisantant
grossièrement, chantant des chansons lascives. A peine engagé dans ce
va-et-vient de maquignons et de harengères, M. de Montfort commence par
ajuster son crucifix au bout de son bâton. Puis se prosternant, il
s'écrie :"Que ceux qui aiment Jésus-Christ se joignent à moi pour
l'adorer."
Des haussements d'épaules et des ricanements l'accueillent. Alors, se
tournant vers le frère Nicolas: "A genoux, dit-i1, et récitons le
Rosaire!" Sous une avalanche de quolibets, les deux hommes, tête nue,
le visage recueilli, et calme, égrènent les Ave Maria. Le premier
chapelet terminé, le Saint se lève et d'une voix douce invite
l'assistance à s'unir à lui pour invoquer Marie. Personne ne bouge,
mais les huées s'apaisent pendant que la prière commence. A mesure que
se succèdent les invocations "Sainte Marie, priez pour nous, pauvres
pécheurs" le visage du Saint se transfigure.
Lorsque sont achevées les cinq nouvelles dizaines, il y a dans son
regard une telle supplication, dans sa voix tant d'onction et
d'autorité que, lorsqu'il conjure l'assistance de réciter avec lui un
troisième chapelet, tous tombent à genoux et répètent docilement ces
suaves paroles, désapprises depuis l'enfance. Le saint prêtre peut se
réjouir: d'un théâtre d'obscénités, il a fait un sanctuaire; sur les
lèvres accoutumées aux blasphèmes, il a ramené le nom de Marie.
Recueil Marial 1975 p.12
Je
vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous
êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos
entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous
pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.