jeudi 22 janvier 2009
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le jeudi de la 2e semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St Vincent le Diacre, martyr (+ 304)
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Saint Augustin : La Vie s'est manifestée dans la chair
Lettre aux Hébreux 7,25-28.8,1-6.
C'est pourquoi il est en mesure de sauver d'une manière définitive ceux qui s'avancent vers Dieu grâce à lui, car il vit pour toujours, afin d'intercéder en leur faveur. C'était bien le grand prêtre qu'il nous fallait : saint, sans tache, sans aucune faute ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n'a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. Dans la loi de Moïse, ce sont des hommes remplis de faiblesse qui sont désignés comme grands prêtres. Mais plus tard, quand Dieu s'engage par serment, il désigne son Fils qu'il a pour toujours mené à sa perfection. Et voici l'essentiel de ce que nous voulons dire : c'est bien ce grand prêtre-là que nous avons, lui qui s'est assis à la droite de Dieu et qui règne avec lui dans les cieux, après avoir accompli le service du véritable Sanctuaire, et de la véritable Tente dressée par le Seigneur et non par un homme. Le grand prêtre a toujours été chargé d'offrir des dons et des sacrifices ; il fallait donc que Jésus ait lui aussi quelque chose à offrir. S'il était sur la terre, il ne serait même pas prêtre, puisqu'il y a déjà des prêtres pour offrir les dons conformément à la Loi. Mais ils rendent leur culte dans un sanctuaire qui n'est qu'une pâle évocation de celui du ciel. En effet, au moment où il allait construire la Tente, Moïse fut averti par Dieu, qui lui dit : Prends soin de tout faire suivant le modèle que je t'ai montré sur la montagne. Quant à Jésus, le service qu'il doit assurer est d'autant plus élevé que l'Alliance dont il est médiateur est plus parfaite et repose sur des promesses plus parfaites.
Psaume 40(39),7-10.17.
Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j'ai dit : « Voici, je viens. « Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles. »
J'annonce la justice dans la grande assemblée ; vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais.
Mais tu seras l'allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent ; toujours ils rediront : « Le Seigneur est grand ! » ceux qui aiment ton salut.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,7-12.
Jésus se retira avec ses disciples au bord du lac ; et beaucoup de gens, venus de la Galilée, le suivirent ; et aussi beaucoup de gens de Judée, de Jérusalem, d'Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon avaient appris tout ce qu'il faisait, et ils vinrent à lui. Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour qu'il ne soit pas écrasé par la foule. Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Et lorsque les esprits mauvais le voyaient, ils se prosternaient devant lui et criaient : « Tu es le Fils de Dieu ! » Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermons sur la première lettre de saint Jean, 1,1 (trad. cf SC 75, p. 113)
« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, et que nos mains ont touché, c'est le Verbe, la Parole de la vie. » (1Jn 1,1) Comment peut-on toucher de ses mains le Verbe, sinon parce que « le Verbe s'est fait chair et qu'il a établi sa demeure parmi nous » ? (Jn 1,14) Ce Verbe, qui s'est fait chair pour être touché de nos mains, a commencé d'être chair dans le sein de la Vierge Marie. Mais ce n'est pas alors qu'il a commencé d'être le Verbe, car il était « depuis le commencement », dit saint Jean...
Peut-être que certains entendent le « Verbe de la vie » comme une expression vague pour désigner le Christ, et non pas précisément le corps même du Christ, que des mains ont touché. Mais voyez la suite : « Oui, la vie s'est manifestée » (1Jn 1,2). Le Christ est donc le Verbe de la vie. Et comment cette vie s'est-elle manifestée ? Elle était dès le commencement, mais elle ne s'était pas manifestée aux hommes : elle s'était manifestée aux anges, qui la voyaient et qui s'en nourrissaient comme de leur pain. C'est ce que dit l'Écriture : « L'homme a mangé le pain des anges » (Ps 77,25).
Donc, la vie elle-même s'est manifestée dans la chair ; elle a été placée en pleine manifestation, pour qu'une réalité visible seulement par le coeur devienne également visible aux yeux, afin de guérir les coeurs. Car seul le coeur voit le Verbe ; la chair et les yeux du corps ne le voient pas. Nous étions capables de voir la chair, mais pas capables de voir le Verbe. Le Verbe s'est fait chair, que nous pouvions voir, pour guérir en nous ce qui devait voir le Verbe.