jeudi 16 décembre 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le jeudi de la 3e
semaine de l'Avent
Saint(s) du jour : Ste
Adélaïde, veuve et impératrice (+ 999), Bse
Marie des Anges, o.c.d. (+ 1717)
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Bienheureux Charles de
Foucauld :
« Qu'êtes-vous
allés voir au désert ? »
Livre d'Isaïe
54,1-10.
Crie de joie, femme stérile, toi qui n'as pas eu d'enfants ; éclate en
cris de joie et d'allégresse, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs de
l'enfantement ! Car la femme abandonnée aura plus d'enfants que celle qui
a son mari, déclare le Seigneur.
Élargis l'espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure,
allonge tes cordages, renforce tes piquets !
Car ta descendance va éclater dans toutes les directions. Elle recueillera
l'héritage des nations, elle peuplera des villes abandonnées.
Ne crains pas, tu ne seras pas confondue ; n'aie pas honte, tu n'auras
plus à rougir, car tu oublieras la honte de ta jeunesse, tu ne penseras plus
au déshonneur d'avoir été abandonnée.
Ton époux, c'est ton Créateur, « Seigneur de l'univers » est son
nom. Ton Rédempteur, c'est le Dieu Saint d'Israël, il se nomme « Dieu de
toute la terre ».
Oui, comme une femme abandonnée et désolée, le Seigneur te rappelle. Est-ce
qu'on rejette la femme de sa jeunesse ? dit le Seigneur ton Dieu.
Un moment je t'avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse je te
rassemblerai.
Ma colère avait débordé, et un moment je t'avais caché ma face. Mais dans mon
amour éternel j'ai pitié de toi, dit le Seigneur, ton Rédempteur.
C'est ainsi qu'au temps de Noé, j'ai juré que les eaux ne submergeraient plus
la terre. De même, je jure de ne plus me mettre en colère contre toi, et de ne
plus te menacer.
Quand les montagnes changeraient de place, quand les collines s'ébranleraient,
mon amour pour toi ne changera pas, et mon Alliance de paix ne sera pas
ébranlée, a déclaré le Seigneur, dans sa tendresse pour toi.
Psaume
30,2.4.5-6.11-12.13.
Je t'exalte, Seigneur : tu m'as relevé, tu m'épargnes les rires de
l'ennemi.
Seigneur, tu m'as fait remonter de l'abîme et revivre quand je descendais à la
fosse.
Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, rendez grâce en rappelant son nom très
saint.
Sa colère ne dure qu'un instant, sa bonté, toute la vie ; avec le soir,
viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie.
« Écoute, Seigneur, pitié pour moi ! Seigneur, viens à mon
aide ! »
Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie.
Que mon cœur ne se taise pas, qu'il soit en fête pour toi, et que sans fin,
Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce !
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 7,24-30.
Après le départ des envoyés de Jean Baptiste, Jésus se mit à parler de lui aux
foules : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité
par le vent ?. . .
Alors, qu'êtes-vous allés voir ? Un homme aux vêtements luxueux ?
Mais ceux qui portent des vêtements magnifiques et mènent une vie de plaisir
sont dans les palais des rois.
Alors, qu'êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le
dis ; et bien plus qu'un prophète !
C'est de lui qu'il est écrit : Voici que j'envoie mon messager en avant
de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi.
Je vous le dis : Parmi les hommes, aucun n'est plus grand que Jean ;
et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.
Tout le peuple qui a écouté Jean, y compris les publicains, a reconnu la
justice de Dieu en recevant le baptême de Jean.
Mais les pharisiens et les docteurs de la Loi, en ne recevant pas ce baptême,
ont rejeté le dessein que Dieu avait sur eux.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara
Lettre au Père Jérôme du 19 mai 1898
Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce
de Dieu ; c'est là qu'on se vide, qu'on chasse de soi tout ce qui n'est pas
Dieu et qu'on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser
toute la place à Dieu seul. Les Hébreux ont passé par le désert, Moïse y a
vécu avant de recevoir sa mission, saint Paul, saint Jean Chrysostome se sont
aussi préparés au désert... C'est un temps de grâce, c'est une période par
laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il
lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu
desquels Dieu établit son règne et forme en elle l'esprit intérieur : la vie
intime avec Dieu, la conversation de l'âme avec Dieu dans la foi, l'espérance
et la charité. Plus tard l'âme produira des fruits exactement dans la mesure
où l'homme intérieur se sera formé en elle (Ep
3,16)...
On ne donne que ce qu'on a et c'est dans la
solitude, dans cette vie seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de
l'âme qui oublie tout pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne
tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à lui. Donnez-vous tout
entier à lui seul... et il se donnera tout entier à vous... Regardez saint
Paul, saint Benoît, saint Patrice, saint Grégoire le Grand, tant d'autres,
quel long temps de recueillement et de silence ! Montez plus haut : regardez
saint Jean Baptiste, regardez Notre Seigneur. Notre Seigneur n'en avait pas
besoin, mais il a voulu nous donner l'exemple.