jeudi 11 novembre 2010
Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68
Le jeudi de la 32e
semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St
Martin, évêque de Tours (c. 316-397) - Mémoire
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Bienheureux John Henry
Newman :
«
Le règne de Dieu est au milieu de vous »
Lettre de saint Paul
Apôtre à Philémon 1,7-20.
Frère, ta charité m'a déjà apporté beaucoup de joie et d'encouragement, car
grâce à toi, le cœur des fidèles a été réconforté.
Certes, j'aurais largement le droit dans le Christ de te dicter ce que tu dois
faire,
mais je préfère, au nom de la charité, t'adresser une demande : Moi, Paul, qui
suis un vieil homme, moi qui suis aujourd'hui en prison à cause du Christ
Jésus,
j'ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, dans ma
prison, j'ai donné la vie du Christ.
Cet Onésime, dont le nom signifie « utile », ne t'a pas été bien
utile dans le passé, mais il l'est maintenant pour toi comme pour moi.
Je te le renvoie, lui qui est une part de moi-même.
Je l'aurais volontiers gardé auprès de moi, pour qu'il me rende des services
en ton nom, à moi qui suis en prison à cause de l'Évangile.
Mais je n'ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisses
librement ce qui est bien, sans y être plus ou moins forcé.
S'il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c'est peut-être pour que tu
le retrouves définitivement,
non plus comme un esclave, mais, bien mieux qu'un esclave, comme un frère
bien-aimé : il l'est vraiment pour moi, il le sera plus encore pour toi, aussi
bien humainement que dans le Seigneur.
Donc, si tu penses être en communion avec moi, accueille-le comme si c'était
moi.
S'il t'a fait du tort ou s'il te doit quelque chose, mets cela sur mon compte.
Moi, Paul, j'écris ces mots de ma propre main : je te rembourserai. Je
n'ajouterai pas que tu as aussi une dette envers moi, et que cette dette,
c'est toi-même.
Oui, frère, fais-moi cette joie dans le Seigneur, réconforte mon cœur dans le
Christ.
Psaume 146(145),7-10.
il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le
Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le
Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l'étranger. Il soutient la veuve et l'orphelin, il égare
les pas du méchant.
D'âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion, pour
toujours !
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Luc 17,20-25.
Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il
leur répondit : « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière
visible.
On ne dira pas : 'Le voilà, il est ici ! ' ou bien : 'Il est
là ! ' En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. »
Et il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez
voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez pas.
On vous dira : 'Le voilà, il est ici ! il est là ! ' N'y allez
pas, n'y courez pas.
En effet, comme l'éclair qui jaillit illumine l'horizon d'un bout à l'autre,
ainsi le Fils de l'homme, quand son Jour sera là.
Mais auparavant, il faut qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette
génération.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), prêtre, fondateur de communauté
religieuse, théologien
Sermon « The Invisible World », PPS vol. 4, n°13
Est-il difficile à la foi d'admettre les paroles de l'Ecriture
concernant nos relations avec un monde qui nous est supérieur ?... Ce monde
spirituel est présent, quoique invisible ; il est présent et non pas futur,
non pas distant. Il n'est pas au-dessus du ciel, il n'est pas par-delà la
tombe ; il est maintenant et ici : « Le royaume de Dieu est parmi nous ».
C'est de cela que parle saint Paul : « Nous regardons non pas les choses
visibles, mais les invisibles, car les choses visibles n'ont qu'un temps, mais
les choses invisibles sont éternelles » (2Co 4,18)...
Tel est le royaume caché de Dieu ; et de même qu'il est maintenant
caché, ainsi sera-t-il révélé au moment voulu. Les hommes croient être les
seigneurs du monde et pouvoir en faire ce qu'ils veulent. Ils croient en être
les propriétaires et détenir un pouvoir sur son cours... Mais ce monde est
habité par les humbles du Christ qu'ils méprisent et par ses anges en qui ils
ne croient pas. A la fin ce sont eux qui en prendront possession, quand ils
seront manifestés. Maintenant « toutes choses », en apparence, « continuent
comme elles étaient depuis le commencement de la création » et les railleurs
demandent : « Où est la promesse de sa venue ? » (2P 3,4) Mais au temps
marqué, il y aura une « manifestation des enfants de Dieu » et les saints
cachés « resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (Rm
8,19; Mt 13,43).
Quand les anges sont apparus aux bergers, ce fut une apparition soudaine
: « Soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable » (Lc 2,13).
Auparavant, la nuit ressemblait à tout autre nuit -- les bergers veillaient
sur leurs troupeaux ; ils observaient le cours de la nuit : les étoiles
suivaient leur course ; il était minuit ; ils ne pensaient pas du tout à une
chose pareille lorsque l'ange est apparu. Telles sont la puissance et la force
cachées dans les choses visibles. Elles sont manifestées quand Dieu le veut.