Sous COMMISSION LITURGIE St Jacques

6ème DIMANCHE. TEMPS PASCAL (A)

6ème DIMANCHE. TEMPS PASCAL : Année (A)

 

Nous voilà parvenus bien au large, frères et sœurs,  dans la cinquantaine pascale. Bientôt le 40ème jour : l'Ascension pointe déjà à l'horizon. Nous sommes en eaux profondes…Il nous faut trouver des repères, des balises pour avancer…pour donner du rythme, de l'entrain à notre vie spirituelle…à l'année liturgique.

 

On affirme que : « Si l'on ne sait pas où l'on va, il faut néanmoins savoir d'où l'on vient. »

 

Formule qui a saveur de vérité existentielle et qui permet de faire le point, de regarder à grands traits le parcours effectué jusqu'ici ; pour être ensuite à même de nous projeter dans l'avenir, et donc d'avoir une lumière suffisante comme boussole pour continuer la route…pour achever le temps pascal…et pouvoir dire à son terme : 'voilà ce qu'on a pu faire…voilà ce qu'on a recueilli comme grâces…voilà ce que nous a apporté la cinquantaine pascale.'

 

Je nous invite,  aujourd'hui, à un bilan avant de dire mot sur l'esprit du 6ème Dimanche de Pâques.

 

Il y a eu un point de départ : c'était un événement qualifié d'unique, d'inédit, d'extraordinaire, de fabuleux (la liste des qualificatifs n'est pas exhaustive tant l'événement a bouleversé, changé  le cours de l'histoire humaine.)

 

Depuis des millénaires, beaucoup ont fait l'expérience magnifique de celui qui est dit 'ressuscité'…de celui qui a remporté la victoire sur la mort…de celui qui a établi désormais un passage pour l'homme vers son créateur, vers le ciel.

 

L'événement est véritablement grandiose, grandiloquent, à telle enseigne que l'Eglise nous offre chaque année une cinquantaine de jours particulièrement pour le scruter, le savourer, le délecter et surtout nous laisser porter par ses enseignements… Et enseignements, il s'en ait trouvé depuis lors.

 

En effet, les trois dimanches qui ont suivi la Pâques,  et donc les 2ème / 3ème / 4ème Dimanches nous ont brossé le portrait du Ressuscité.

Sa victoire sur la mort nous a montré sa puissance…Rien ne lui résiste…Ce qui pousse à être en amitié avec lui. En d'autres termes, à croire en lui :

« Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »

L'événement de la résurrection suscite la foi et la cinquantaine nous est offerte pour raffermir, consolider notre foi, pour que notre confiance en Dieu puisse gagner en étoffe et en qualité.

 

Et nous qui avons le 'mérite' de nous inscrire dans la béatitude édictée au soir de Pâques : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! », nous avons moult raisons de nous maintenir à l'enseigne de la foi.

 

En outre, du Ressuscité…nous avons appris son don d'ubiquité…Il est partout à la fois…Il est à Jérusalem…Il est à Emmaüs…Il n'est plus soumis aux contingences humaines…Il n'a plus de limites…Il est là et Il est en même temps absent…Il passe les murs…Cependant, ce n'est pas un fantôme, ni un revenant, encore moins un réincarné…

 

C'est le Christ qui leur était familier… (Il mange avec eux)…reconnaissable à sa voix : « Il dit 'Marie', et elle le reconnut… »…Le disciple bien-aimé le reconnaît sur le rivage : « C'est le Seigneur ! »

 

Dieu qui se révèle quand on sait se  montrer son familier, son intime…Quand on l'aime, Il se donne…Il se révèle.

 

Et sa présence rassure…  «Ne soyez donc pas bouleversés ! »…

 

Quand on fait l'expérience du Ressuscité, par ailleurs, l'expérience de sa proximité, Il donne Joie, Paix, Esprit Saint : « La paix soit avec vous ! », « Il souffla sur eux son Esprit… »

 

Aujourd'hui encore, Il est vivant mais Il est 'Tout Autre'…Il a d'autres modes de présence :

·       Il est présent dans l'Ecriture…

·       Il est présent dans l'Eucharistie…

·       Il est présent dans le prêtre qui célèbre…

 

Toujours du Ressuscité, nous avons appris qu'avant sa mort, Il s'était révélé comme : LE BON PASTEUR

Celui qui a un enseignement solide…celui qui a une parole sûre…Ses brebis écoutent sa voix…Elles ne suivent pas les inconnus, les brigands, les mercenaires…

 

A partir du 5ème Dimanche (et donc du dimanche dernier) jusqu'au 7ème Dimanche (dimanche prochain alors), on nous replonge historiquement à l'heure des adieux avec chaque fois la même phrase au début de l'évangile : « A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père… »

 

Le ressuscité avait donné à ses disciples ses ultimes recommandations, entre autres :

Dimanche dernier Il disait : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.»

Jésus qui insiste sur la nécessité de ne suivre que lui…Car on ne peut véritablement se réaliser qu'en lui…

 

Jésus est pour nous un miroir…

Alors question : quel chemin, suivons-nous pour nous réaliser ? Pour construire nos vies ?

 

Généralement, ce sont des chemins détournés, des sentiers battus, des raccourcis…et non le chemin de la croix…celui du fruit mérité.

 

Nos vies…des vies de mensonges : on se ment…Je vous mens, l'épouse  ment à son époux, l'époux, ça semble aller avec lui…les enfants, n'en parlons pas…

 

Et pourtant, être en alliance avec le Ressuscité suppose une vie de vérité…

 

La qualité de nos vies laisse à désirer…des vies fantoches, décousues, sans relief ou le seul relief, c'est celui du matériel…de la fioriture…

 

Et certaines expressions en disent long : « Tu vis déh ! » ; « Il vit déh » ; « Il faut bien vivre hein ! »…alors, on nous sert des vies de « JAVA ».

 

Le Ressuscité, pourtant avait donné la consigne de  la fidélité à ses commandements…On nous le rappelle en ce jour : « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements… »

 

A sa fidélité doit répondre notre fidélité…Lui, Il reste fidèle. Sa fidélité se traduit par son aide constante, son assistance permanente…

 

Dans l'évangile de ce jour, Jésus qui sait que son départ va troubler et désorienter les siens, fidèle à l'affection qu'Il leur porte, leur promet de ne pas les abandonner…  « Je ne vous laisserai pas orphelins… »

 

L'Esprit va venir… Lui le guide, le consolateur, le protecteur…

Il y a donc un avenir pour nous…quand on vit dans l'Espérance…il y a un dynamisme, une dynamique qui nous portent…

 

A l'horizon, point un terme… La pentecôte nous est suggérée.

 

Et l'Esprit qui vient, sera la preuve sublime de la fidélité de Dieu.

A cette fidélité doit correspondre notre fidélité qui est perceptible dans l'obéissance aux commandements…

Il y a comme un dialogue entre commandements et amour dans l'évangile de ce jour.

 

Nous avons à changer notre manière de percevoir les commandements…On trouve que c'est aliénant, pesant et quelque fois désuets …Les commandements ne sont pas une morale pressante et oppressante, une somme d'interdits et de règlements… La bonne perception, c'est de tout appréhender sous l'angle de l'AMOUR… Par exemple : la messe, la confession, l'obéissance etc.

 

La fidélité aux commandements est la plus grande liberté, celle d'aimer et de vivre dans l'amour de Dieu.

 

Les commandements se résument en l'amour : aimer Dieu, aimer son prochain…Saint Augustin ébloui par cette indication dira: « Aime et fais ce que tu veux ! », ce qui n'a jamais voulu dire : « et fais n'importe quoi ! »

 

Celui qui aime Dieu et ses frères ne peut pas se tromper de chemin puisque, habité par Dieu, guidé par l'Esprit…Même quand il n'y a pas réciprocité, il aime, quand il n'y a pas de correspondance, il continue d'aimer, quand il y a ingratitude…méchanceté gratuite…il maintient le cap de l'amour car il sait que c'est là,  la clé du ciel…c'est l'indice d'appartenance à Dieu…c'est la jauge de la foi…et c'est ce que Dieu recherchera au soir de notre vie… « Il vaut mieux souffrir pour avoir fait le bien (dit Pierre), si c'était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal. »

 

Que le Dieu de fidélité, d'amour nous aider grandement à maintenir le cap de la fidélité dans l'amour, Lui à qui appartient la gloire aux siècles sans fin. AMEN.

 

Abbé V. De Paul




20/05/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 198 autres membres